À 16 ans, Jade Rouzaud espoir du handisnow se prépare pour les championnats de France

À 16 ans, Jade Rouzaud brille en coupe de France handisnow et vise les Jeux paralympiques de 2030.

On entend souvent que, dans l’adversité, certains trouvent la force de se surpasser, de repousser leurs propres limites pour atteindre des sommets qu’ils pensaient jusque-là inaccessibles. C’est l’histoire de Jade Rouzaud, jeune athlète de 16 ans qui, à l’occasion de sa première course, vient de décrocher l’argent en coupe de France handi snow, le 12 janvier dernier en Savoie, aux Saisies. Une prouesse pour cette snowboardeuse souffrant de diplégie spastique depuis l’enfance (une maladie caractérisée par une paralysie des membres inférieurs), qui vise désormais des courses régionales pour personne valide et les Jeux paralympiques de 2030.

« Depuis sa rencontre avec Cécile Hernandez, Jade vise les Jeux olympiques »

Formée depuis trois ans au sein du Snow Club d’Ax-les-Thermes, Jade Rouzaud – actuellement scolarisée en ‘sports études’ à la cité scolaire Pierre de Coubertin à Font-Romeu – impressionne son entourage par sa détermination : « Le handicap de Jade fait qu’elle ne peut pas faire de ski, explique son coach Emmanuel Degroote, mais depuis qu’elle a rencontré Cécile Hernandez, championne paralympique de snowboard, et qu’elles ont fait du snow ensemble, Jade a pour projet de participer aux J.O. »

Ainsi, pour atteindre son objectif, alors qu’elle est jeune collégienne, Jade décide de se rapprocher du club de snowboard d’Ax-les-Thermes : « Nous avons bien sûr dit GO, reprend Emmanuel Degroote, et nous avons dans la foulée contacté le collège Mario Beulaygue d’Ax-les-Thermes pour qu’elle puisse, malgré son handicap, entrer en section snowboard. L’année suivante, elle a poursuivi au lycée à Font-Romeu en sport-études. »

Issue d’une famille sportive, cette jeune Toulousaine a sans aucun doute hérité du goût prononcé pour le défi : « J’ai vu toute petite mes frères et sœurs pratiquer l’escalade, explique-t-elle, une discipline à laquelle m’avaient inscrite mes parents pour m’aider dans ma rééducation et pour développer ma technique de pied, parce que mon handicap touche majoritairement les jambes avec des contractions permanentes. »

Objectif : courir comme une athlète valide et les Jeux paralympiques de 2030

Ainsi, durant sa scolarité, Jade redoublera d’efforts et essuiera plusieurs soucis de santé, dont un écrasement du ménisque ou encore une fracture du fémur. Un parcours semé d’embûches que l’athlète surmonte avec détermination et passion : « Je devais rentrer sur le circuit pour avoir les meilleures places en national, mais avec ces petits problèmes de santé, j’ai dû passer pas mal de temps en rééducation. Du coup, c’est vraiment depuis cette année que je commence à faire mes courses. »

Coachée depuis presque quatre ans au Snow Club d’Ax-les-Thermes, Jade Rouzaud est rapidement repérée. Elle participera en 2023, puis en décembre dernier, à un stage avec l’équipe de France de parasnowboard organisé par la Fédération française du handicap : « Durant ces stages, on est poussé au meilleur de notre niveau. On n’est pas encore considéré comme sportif de haut niveau, mais des choses sont mises en place, notamment dans l’accompagnement de notre projet sportif. »

Si Jade Rouzaud a décroché la seconde place lors de sa première coupe de France le 12 janvier dernier, elle compte bien se hisser en haut du podium lors de ses prochaines compétitions : « J’ai plusieurs objectifs à court terme, c’est-à-dire cette année. J’aimerais faire toutes mes coupes de France en FFH et participer au championnat de France, mais je veux aussi concourir à des courses régionales en tant que personne valide. C’est d’ailleurs ce qui est prévu les 8 et 9 mars prochains. À long terme, je vise une qualification pour les Jeux paralympiques de 2030. »

En attendant de se qualifier pour les Paralympiques de 2030, qui devraient se dérouler dans les Alpes françaises, Jade Rouzaud est attendue les 22 et 23 février prochains à une course de boardercross à Isola 2000, ainsi que les 8 et 9 mars « en tant qu’athlète valide », pour une compétition régionale à Val-Louron.