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Aubert et Duval: « On a besoin d’avoir un système qui nous permette de rester concurrentiel »

today13 décembre 2023 à 15h01

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Racheté le 28 avril dernier par le consortium formé par Safran, Airbus et Tikehau, Aubert et Duval, l’un des fleurons de l’industrie française spécialisé dans la métallurgie nourrit de belles ambitions et s’apprête à moderniser son site Appaméen. Ce pilier de l’industrie souhaite clairement se positionner comme un acteur incontournable et concurrentiel sur le marché de l’aéronautique, et espère ainsi obtenir le soutien de l’Etat pour conforter son développement. Focus.

+ de 170 millions d’€ d’investissements sur les quatre prochaines années

Avec 1100 salariés et un site multipôles industriel de 23 hectares, Aubert et Duval – notamment spécialisé dans la fabrication de grandes pièces matricées- renait de ses cendres depuis son rachat il y a quelques mois par les groupes Safran, Airbus et Tikehau. Présenté le 8 décembre dernier par son nouveau directeur Lionel Guimbard au sénateur Jean-Jacques Michaud, le site Appaméen souhaite se positionner comme un leader sur le territoire : « On est sur des marchés qui sont en forte progression en aéronautique, en Défense et au niveau du militaire, et nous avons de grandes ambitions pour développer l’activité industrielle sur ce site depuis son rachat », a déclaré Lionel Guimbard. Ainsi, la ligne directrice du groupe est claire: « faire d’Aubert et Duval le métallurgiste Européen de référence pour les secteurs de l’aéronautique, du spatial, de l’énergie/du nucléaire et du médical ».

Aussi, avec 170 M€ d’investissements annoncés sur les quatre années à venir, la volonté de développer de l’entreprise Ariègeoise n’est pas à démontrer, c’est pourquoi Lionel Guimbard espère obtenir le soutien de l’Etat, notamment sur des problématiques de coûts énergétiques : »Il faut savoir qu’aujourd’hui l’énergie représente 20% de notre facture annuelle pour être capable de produire nos produits, et lorsqu’on regarde aujourd’hui le coût de l’énergie électrique en France, on a besoin d’avoir un système qui nous permette de rester concurrentiel vis à vis du monde entier sur le cout du méga W/h », a pointé le directeur du site, attendant une réaction du sénateur de l’Ariège Jean-Jacques Michaud, et de reprendre : »Un autre message que je souhaite passer au sénateur, c’est qu’aujourd’hui nous avons des ambitions d’investissements, de modernisation, de décarbonation, et les entreprises comme Aubert et Duval ont besoin d’être éligibles à des aides de l’Etat, à des aides de la Région ou du Département, pour soutenir cette ambition là ».

« J’ai bien entendu qu’il faille que la concurrence soit bien organisée »

Aubert et Duval souhaite agrandir ses rangs, passant ainsi de 1100 salariés à 1200 : »On va continuer d’augmenter notre effectif pour servir des clients importants, on pense bien sûr à SAFRAN ou Airbus mais aussi l’ensemble de nos clients internationaux qui participent au rayonnement du savoir-faire français dans le monde entier ».

En réponse, le sénateur de l’Ariège l’assure : « Si les tarifs sont trop différents entre les concurrents mondiaux, les avantages comparatifs ne seront pas en faveur de notre territoire » : »J’ai bien entendu qu’il faille que la concurrence soit bien organisée, qu’on ne soit pas naïf à ne pas regarder que d’autres entreprises, d’autres continents subventionnent leurs industries, quand nous nous sommes dans une industrie totalement ouverte. Si on veut réindustrialiser notre pays, il faut prendre cette question à bras le corps. Aubert et Duval est une entreprise qui est dans un cercle vertueux de décarbonation, et j’ai bien entendu que la question du prix de l’énergie était un élément très fort et si les tarifs sont trop différents entre les concurrents mondiaux, les avantages comparatifs ne seront pas en faveur de cette entreprise et donc de notre territoire ».

Victime d’un terrible incendie en septembre 2021, Aubert et Duval s’apprête à inaugurer son nouvel atelier de contrôle de surface (ACS).

L’entreprise va pouvoir d’ici peu entamer la reconstruction de l’atelier ACS à moins de 3 km de l’usine. Un rapatriement « essentiel pour la solidité financière de l’usine et garantir les emplois en local », explique Lionel Guimbard: « Grâce au soutien de l’ensemble de la classe politique locale, nous avons pu obtenir le permis de construire et nous avons débuté le terrassement le 4 décembre dernier, nous organiserons l’inauguration de ce lancement courant janvier ».

Une excellente nouvelle pour l’entreprise qui devait jusque là externaliser une partie de son activité en France ou à l’étranger.

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Écrit par: Stephanie Leborne

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