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« Affaire Moudenc » : le maire de Toulouse accusé de détournement de fonds publics lors des municipales de 2020, la justice saisie.

Alors que les élections municipales de 2026 sont déjà sur de nombreuses lèvres, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, se retrouve au coeur d'une enquête du média d'investigation Médiacités concernant la campagne de 2020.
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, visé par des accusations de détournement de fonds publics lors des municipales de 2020
©Jean-Luc Moudenc, à Toulouse, le 24 janvier 2024. Crédits : Patricia Huchot-Boissier

À moins d’un an des élections municipales, une plainte pourrait venir troubler la campagne à Toulouse. Le maire sortant, Jean-Luc Moudenc, est visé par une procédure engagée le 6 juin dernier par l’association Anticor, qui dénonce un possible détournement de fonds publics lors de sa campagne de réélection en 2020. Précisément, la plainte porte sur des soupçons de « détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, financement illicite de campagne électorale ». L’association de lutte contre la corruption n’en est pas à sa première plainte adressée contre Jean-Luc Moudenc ou ses activités.

L’égalité entre les candidats remise en cause

Selon l’enquête publiée par Mediacités et les éléments transmis à la justice, une dizaine de collaborateurs du cabinet du maire auraient participé activement à l’organisation de la campagne, potentiellement sur leur temps de travail (rémunéré par la collectivité). Si les faits étaient avérés, ils pourraient tomber sous le coup de la loi, qui interdit l’usage de moyens publics à des fins électorales.

Dans son « affaire Moudenc », le média d’investigation affirme avoir en sa possession une centaine de courriels, certains envoyés sous pseudonyme, qui évoqueraient une coordination discrète de la campagne depuis les bureaux municipaux. [email protected] ne serait autre que la directrice adjointe du cabinet, « P » un membre du cabinet chargé de l’aménagement du territoire, etc. Parmi les personnes nommément visées : le maire, son ancien directeur de cabinet, sa directrice adjointe, ainsi que plusieurs élus. Dans cette affaire, Arnaud Mounier, ex-directeur de cabinet du maire, aurait eu un rôle de chef d’orchestre bien avant d’être désigné comme directeur de campagne. S’il n’a pas réagi, d’autres l’ont fait.

La course au Capitole a démarré

Pierre Esplugas-Labattut, l’ancien porte-parole de campagne indique dans un communiqué « qu’appartenir à un cabinet d’élu ne prive nullement ses membres de leurs droits de citoyens et donc de la possibilité de participer à la campagne électorale de leur choix. »

Du côté de la mairie, contactée par La Dépêche, on conteste fermement toute irrégularité. L’un des anciens porte-parole de la campagne dénonce un « acharnement » politique, six ans après les faits, à l’approche d’un nouveau scrutin. Le principal intéressé, Jean-Luc Moudenc, n’a pas encore pris la parole publiquement sur ce dépôt de plainte et ces révélations. Ses opposants politiques n’ont, eux, pas perdu de temps. Le député La France Insoumise François Piquemal évoquant sur X « les magouilles de l’équipe Moudenc », et invitant les électeurs à « nettoyer Toulouse de la corruption et du clientélisme. »

La plainte est désormais entre les mains du parquet de Toulouse. S’il décidait d’ouvrir une enquête, il reviendrait à la justice de déterminer si des missions de campagne ont été réalisées durant le temps de travail des agents municipaux, et si elles ont été ou non déclarées dans les comptes de campagne. Voilà qui risque de donner un coup de fouet dans la course au Capitole.

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