La première maison d’Occitanie dédiée à l’accompagnement d’anciens militaires blessés inaugurée dans le Lauragais

La ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants, Patricia Mirallès, était dans le Lauragais ce vendredi 31 janvier pour inaugurer la première maison Athos de la région Occitanie. Cette résidence, comme les quatre autres créées depuis 2021, a pour objectif d’accompagner les militaires victimes de stress-post traumatique dans leurs parcours de réintégration et de réhabilitation.

Ce vendredi 31 janvier, près d’une centaine de personnes, qu’ils soient élus, représentants de l’armée, forces de l’ordre ou anciens blessés s’étaient réunis à Beauteville dans le Lauragais. Patricia Mirallès, la ministre déléguée auprès du ministre des Armées, était aussi sur place pour inaugurer la première maison Athos d’Occitanie.

L’objectif de ce lieu est d’accompagner les anciens militaires ou membres des forces de l’ordre dans leurs efforts de reconstruction personnelle et de réinsertion professionnelle. 27 blessés sont déjà inscrits pour passer quelque temps dans ce lieu paisible et coupé du monde au sommet d’une colline de la campagne du Lauragais.

Cette maison n’est pas réservée à une branche militaire ou à un seul corps de métier de l’armée. Par conséquent, des hommes et des femmes issus de parcours différents, mais avec peut-être les mêmes traumatismes peuvent se réunir et échanger pour tenter de mettre des mots sur leur vécu. « Avant, vous aviez les anciens d’Indochine, les anciens d’Algérie, des gens qui avaient vécu le même conflit. Ici, ils ont des parcours différents, mais le même syndrome. Et ça les rassure, ça leur permet de se sentir moins coupables de leur état » explique Patricia Mirallès, la ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.

« Ici, les Blessés peuvent regarder vers l’avenir »

Chaque résident de ces maisons le fait de son plein grè. Ces maisons n’incluent pas la prise en charge médicale, mais un psychologue peut être demandé. Il s’agit seulement d’un moyen de repos et d’apaisement pour aider les anciens militaires victimes de stress post-traumatique. Pour autant, la maison Athos n’est qu’un lieu de passage temporaire pour les blessés. Ces derniers peuvent venir y passer une nuit, une journée, voire une semaine, mais sont invités à rentrer chez eux le week-end.

« Mais si c’est nécessaire, ils peuvent revenir autant de fois qu’ils le veulent. La maison s’adapte au parcours des blessés et de ce qu’ils souhaitent »

Patricia Mirallès, ministre déléguée auprès du ministère des Armées.

Par ce système, la maison peut accueillir un plus grand nombre de blessés sans être pour autant saturée. Chaque semaine, quatre à huit personnes habitent les lieux. Et ce sont les membres de la maison qui décident du planning et des activités. Par là, l’objectif est de permettre aux victimes de prendre des décisions et donc de retrouver sa capacité d’agir. Et le travail d’accompagnement des anciens combattants de l’armée ne s’arrête pas à cette seule résidence.

Un plan de développement pour 2030

Quatre maisons Athos ont déjà ouvert leurs portes à Toulon, à Bordeaux, en Savoie et en Bretagne depuis 2021. Celle du Lauragais est donc la cinquième du dispositif. La résidence de Colmar, prévue pour courant 2025, devait initialement ouvrir ses portes avant celle d’Occitanie. Mais la surcharge de la maison « mère » située à Bordeaux, où 100 blessés sont déjà accueillis, a poussé la ministre déléguée des armées a avancer l’ouverture de la première maison Athos de la région Occitanie. Et ce nouveau lieu de repos semble plaire aux anciens résidents d’Aquitaine.

16 des 27 inscrits proviennent d'autres maisons dont 11 viennent de Bordeaux. À terme, le plan Blessés prévoit la création de dix maisons Athos d'ici 2030, pour accompagner près de 1 000 blessés en France. Pour l'heure, 500 personnes ont déjà été aidées dans leurs parcours de reconstruction.

Florian Salvat