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Le procès de l’affaire de récidive d’agression sexuelle sur mineur vulnérable se poursuit ce mardi 14 mai au palais de justice de Foix. Pour rappel, un homme de 64 ans est jugé depuis hier – lundi 13 mai – pour une affaire d’agressions sexuelles sur une adolescente de 15 ans. Les agressions se seraient déroulées à deux reprises, dans la nuit du 1er au 2 janvier et celle du 4 au 5 février 2018. La jeune fille souffrant de déficience intellectuelle qui avait 15 ans au moment des faits, était l’amie des filles de l’accusé.
Ca n’a pas été un exercice aisé pour Emma* de se remémorer hier à la barre, les actes d’agression sexuelles auxquels, elle confie avoir été victime. Aidé par les re formulations de la Présidente de la cour Hélène Ratinaud, l’audition de la jeune fille a toutefois pu aboutir à un récit, même si celui-ci a été ponctué de longs silences. La jeune femme a confié avoir été touchée sexuellement par Patrick dans la nuit du 1er au 2 janvier 2018, alors qu’elle avait été invitée pour la soirée par les filles de l’accusé. L’homme qui dormait ce soir-là dans la chambre de ses deux filles, aurait incité Emma à dormir dans le même lit que lui. « L’homme avouera que durant la nuit, il a introduit sa main sous son pyjama », indique Hélène Ratinaud, présidente de la cour d’assises, et de préciser « il l’a pénétré légèrement, de manière digitale ».
Emma relatera également le second épisode, lors de la soirée du 4 février 2018. Alors qu’elle pensait dormir avec ses deux amies, la jeune fille va finalement se retrouver seule avec leur père, Patrick, « qui coupera la ligne téléphonique de son domicile et lui prendra son téléphone portable », rapporte la jeune femme.
Emma confiera avoir été rejoint par l’accusé alors qu’elle était sous la douche, l’homme s’est mis nu, lui a massé le dos avant de se doucher à son tour. Durant la soirée, l’homme l’aurait tiré par le bras pour l’amener dans sa chambre et aurait utiliser des sex toys : « Il m’a dit qu’il mettre un doigt et des objets vibrants », explique la victime. L’homme lui aurait aussi demandé une fellation, à laquelle la jeune fille a refusé. Emma s’extirpe alors du lit et va se réfugier dans les toilettes, avant d’être prise de douleur au ventre. Au moments des faits, Emma « ne maîtrisait pas les parties du corps », confiera la psychologue du SDIS, « Pour parler de son sexe, elle disait ‘en bas’, pour la poitrine, elle disait ‘en haut’, nous avons du imager les scènes avec un poupon pour l’aiguiller, chose que nous faisons uniquement avec de très jeunes enfants ».
Cette seconde matinée d’audience a également recueilli le témoignage de la fille de l’accusé. Et c’est une fille aimante que la cour d’assises a écouté ce mardi matin. En effet, Lili, la seconde fille de Patrick et l’amie d’Emma -à l’époque des faits- a durant plusieurs minutes dressé le portrait d’un père «dévoué», «le papa de tout le monde», a t’elle souligné. «Nous avons besoin de notre père, surtout qu’en ce moment, c’est notre seul référent depuis que notre grand-mère est malade». La jeune femme de 20 ans, mère d’une petite fille à son tour, a relaté une enfance très difficile avec sa mère, stabilisée par la présence de son père, entre ses incarcérations.
La jeune femme se souvient avoir été très marquée par l’absence de son père lorsqu’il était en détention : « J’ai ma soeur à charge en ce moment, elle est très angoissée, elle ne dort pas, et ça me fait pensé à moi lorsque mon père est parti durant 8 mois, j’ai été médicalisée…et je ne veux pas que ma soeur vive la même chose ».
Dans la foulée, c’est l’ex-compagne de l’accusé qui a à son tour fait part de son témoignage. La mère de Lili l’assure « Il n’a jamais touché ses filles, il sait très bien s’occuper d’elles, il est généreux, gentil, pas agressif, il est toujours là pour aider ». Sur son passé sexuel décrit comme très intense, elle répond « il était très demandeur de sexe, il était libertin, mais c’est tout, c’est vrai que j’ai été avec lui dans un club échangiste, mais ça ne m’a pas plus ». Et de rajouter toutefois, « C’est vrai qu’il a à une époque regardé ma nièce avec insistance, j’ai du mettre mettre les hauts là, elle avait 12 ans ».
Durant cette seconde matinée d’audience, différents experts et témoins se sont succédés, dont Marylise Rémi, médecin légiste au CHIVA qui a livré ses conclusions de l’examen pratiqué sur Emma, « Mes constatations ne sont pas incompatibles avec une pénétration, même si aucune des constations ne peuvent le confirmer », a déclaré la professionnelle, et de reprendre « La seule façon de pouvoir affirmer une pénétration, c’ est de visualiser des lésions fraiches, et ça je ne l’ai pas à l’examen(…). Ce qu’il faut savoir, c’est que les lésions cicatrisent environ entre 10 et 15 jours maximum ».
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Écrit par: Stephanie Leborne
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