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Cours des comptes : les stations de ski n’ont pas suffisamment pris la mesure du changement climatique

today7 février 2024 à 10h57

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D’après ce rapport publié mardi  février, seules « quelques stations » peuvent espérer poursuivre une exploitation au-delà de 2050. C’est un document de 147 pages, réalisé après un audit de quarante-deux stations de tous les massifs. La conclusion principale, le modèle du 100% ski en France s’essouffle. Les causes elles, sont multiples. Les skieurs sont moins nombreux, et les logements vont devenir inadaptés, la plupart étant ces fameuses passoires thermiques. D’autre part, le changement climatique, réduit la quantité de neige, raccourcit les saisons, et nécessite de plus en plus d’investissements dans la production de neige artificielle. Un rapport avait déjà pointé les gestions de station, dont TRIO Pyrénées. Si il vante un projet ambitieux et novateur, pour certains le virage saison et la reconversion des professionnels est bien trop tardif.

La question épineuse des financements

Tandis qu’à l’étranger les remontées mécaniques relèvent du secteur privé, en France, les stations bénéficient d’importantes aides publiques. Et alors que les montagnes catalanes connaissent des températures démentielles, c’est l’occasion pour les écologistes de redire leurs propositions. parmi elles, accompagner les salariés de l’économie de la neige vers une reconversion professionnelle qui doit commencer maintenant. Financer la remise aux normes des structures pouvant accueillir des classes vertes permettrait de créer des emplois tout au long de l’année (comme il existe à Ax-Les-Thermes).

Les aménagements accentuant la pression sur l’environnement doivent être stoppés. Même s’ils se disent « quatre saisons ». La montagne n’a pas vocation à devenir un parc d’attraction d’altitude.

David Berrué, pour Les écologistes – Pays catalan

La cour cite l’exemple de Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, qui a adopté un plan de développement maintenant jusqu’en 2047 un nombre de skieurs « stable ». Alain Luneau, le maire de Font-Romeu rappelait il y a quelques semaines sur nos ondes un chiffre intéressant. Il s’agit du taux de transformation, un indice calculé sur la base des nuitées touristiques et des forfaits de ski. Et à Font-Romeu, il est de 52%. Autrement dit, près de la moitié des touristes ne viennent pas à Font-Romeu pour skier.

Image archive FONT ROMEU

Est-ce là donc un indicateur que le 4 saison est enclenché ? En tout cas la priorité pour les gestionnaires, garantir des emplois lié au territoire. D’ailleurs de nombreux engagements vont dans ce sens. On peut citer la formation de techniciennes pour les remontés mécaniques. Dernièrement, à l’occasion du programme « Femmes du Medef », Patrick Martin, Président du Mouvement des Entreprises de France, s’est déplacé dans les Pyrénées Orientales et après la matinée à Perpignan,  il y a rencontré Anne Marty, Présidente déléguée de Domaines Skiables de France et Directrice Générale adjointe d’Altiservice, des élus et des acteurs locaux du monde de la montagne et de l’univers du ski pour évoquer l’économie du ski, les enjeux et les perspectives de l’avenir du tourisme en montagne. Il semble donc que les emplois liés à l’industrie de la neige soient encore considérées comme filière d’avenir.

Il faut conserver les emplois , la montagne doit être une terre d’accueil d’économie !
Eric Charre, Directeur Général TRIO Pyrénées

Produire plus de Neige

L’agriculture ou la neige de culture, il faut choisir. On ne peut pas continuer à prélever de l’eau pour enneiger les pistes de ski alors que le cycle de l’eau est fragilisé dans tout le département et que les réserves destinées aux besoins agricoles, en aval, ne sont pas constituées.

David Berrué, pour Les écologistes – Pays catalan

Toujours selon le rapport, les canons à neige, coûteux, posent problèmes sur la question de la ressource en eau, « sous-estimé ». Et qui dit températures élevées, dit canons à neige inutilisables.

Écrit par: Klervie Vappreau

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