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Verdun : une digue, des barrages et des forêts pour contenir la colère des torrents.

Après la crue meurtrière de 1875 qui fit 71 victimes dans le Val d’Ariège, la vallée de Verdun a fait l’objet de lourds travaux de sécurisation.
Verdun : une digue, des barrages et des forêts pour contenir la colère des torrents
©Didier Icre @Photo SL

Après la crue meurtrière de 1875 qui fit 71 victimes dans le Val d’Ariège, la vallée de Verdun a fait l’objet de lourds travaux de sécurisation. D’abord passifs, avec la construction d’une digue, puis actifs, avec des aménagements forestiers, ces dispositifs visent à prévenir de nouvelles catastrophes naturelles.

Une digue militaire en première ligne

Face aux torrents dévastateurs, une première digue d’environ 200 mètres est érigée entre 1902 et 1905 par l’armée, en contrebas du village. « C’est un dispositif de protection passif, conçu pour canaliser les crues et limiter les débordements », explique Didier Icre, ancien technicien au service RTM de l’Ariège.
Cette construction intervient après une série d’épisodes violents : 40 000 m³ de matériaux avaient déjà déferlé sur Verdun en 1897, mais en 1875, c’est un véritable drame — 100 000 m³ d’éboulements et de boue engloutissent la vallée. Ce traumatisme reste encore ancré dans la mémoire locale.

Des protections actives dès le début du XXe siècle

Un barrage a été construit sur les hauteurs de Verdun @image SL

Dès 1900, l’administration forestière passe à l’action avec des travaux dits de « correction torrentielle ». Objectif : stabiliser les terrains en amont. « On aménage alors les ravines érodées, on crée des seuils, des petits barrages, des systèmes de drainage, et on guide les écoulements d’eau », précise Didier Icre. Ces ouvrages sont souvent complétés par des techniques de génie végétal : des feuillus sont plantés pour renforcer les sols et retenir l’eau.

Une forêt alliée… mais fragile

Aujourd’hui, près de 60 ouvrages hydrauliques secondaires ont été recensés dans la haute vallée, notamment à Mérens-les-Vals, dans le Vicdessos ou encore dans le Couserans. Mais selon Florian Pont, ingénieur en hydraulique torrentielle pour l’ONF-RTM, la sécheresse est une nouvelle menace :
« Une forêt en bonne santé stabilise les sols et limite les risques de crues. Mais lorsqu’elle souffre du manque d’eau, elle se fragilise, se dégrade plus rapidement, et perd en efficacité. »
Dans un contexte de dérèglement climatique, préserver ces forêts devient un enjeu crucial pour maintenir ces remparts naturels contre les torrents.

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