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“Une situation inédite et catastrophique” : à court de solutions, les vignerons et le département de l’Aude écrivent une lettre à la ministre de l’Agriculture

today22 octobre 2024 à 17h15

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Le quotidien des vignerons audois est rythmé par une météo peu clémente et une sécheresse constante. Avec une lettre adressée à la ministre de l’agriculture , les acteurs locaux espèrent faire prendre conscience de l’urgence de la situation au gouvernement.

Photo d’illustration.

La situation est critique pour les vignerons du département de l’Aude, et ce, depuis un gel extrême en 2021 qui a commencé à affaiblir les vignes. Les années suivantes ont été ponctuées de pluie rare et de sécheresse récurrentes, ce qui a achevé une partie des vignobles du département. “C’est une situation inédite et catastrophique” explique Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons audois. “C’est pratiquement un tiers du vignoble audois qui est mort, il n’a pas poussé, il est épuisé, ce qui a amené la plus petite récolte de l’histoire du département.” Le président témoigne aussi d’une ambiance électrique au sein des vignerons audois qui demandent un système d’irrigation efficace pour pallier la sécheresse.

Un plan social insuffisant

Dans la lettre, les acteurs locaux évoquent l’arrachage de vignes, un plan social mis en place suite à la baisse considérable de consommation de vin en France. C’est une enveloppe de 120 millions qui est proposée avec une indemnité de 4.000 euros par hectare arraché, ce qui est bien trop juste pour les vignerons audois, au vu de la situation actuelle.

Hélène Sandragné, présidente du département de l’Aude, révèle avoir demandé au moins 150 millions, “la décision appartient à la chambre de l’agriculture et à monsieur le préfet.”

La présidente a aussi fait la demande d’arrachage temporaire pour pouvoir replanter derrière dans les années à venir, le but est de “sauver ce qui peut être sauvé et de permettre à des vignerons de partir avec une indemnité.”

Si l’enveloppe n’augmente pas, des vignobles seront abandonnés, un drame selon Frédéric Rouanet.

Un besoin de solutions

Pour le département de l’Aude, le vignoble représente la majeure partie de son économie, 1 milliard d’euros selon Hélène Sandragné. Vient s’ajouter à cela un commerce qui est moins important d’année en année.

“Avec l’inflation, les gens ont moins de pouvoir d’achat, s’ajoute à cela une baisse de la consommation”, précise Frédéric Rouanet.

Face à tous ces problèmes, les vignerons et le département espèrent convaincre la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, de les soutenir dans cette situation critique. “On avait déjà essayé de contacter Élisabeth Borne au début de l’année, ainsi que Gabriel Attal, ils n’ont pas dû juger la situation assez grave pour se déplacer” déplore Hélène Sandragné.

Pour les vignerons, il faut absolument que la ministre de l’Agriculture arrive avec des solutions.

“ Où la ministre vient avec le panier plein, et on prend quelques jours pour examiner ce qu’il y a dedans, si le panier est vide, on appuie sur le bouton rouge “, exprime le président des syndicats des vignerons de l’Aude.

Le mardi 22 octobre, l’alliance syndicale agricole formée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs a d’ailleurs appelée à « la reprise des mobilisations » à compter du 15 novembre dans le journal Ouest-France.


Florian Cibot

Écrit par: Melvin Gardet

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