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Le 16 mai dernier la traditionnelle soirée d’accueil des internes en médecine baptisée « Préhisto Night » organisée conjointement par le conseil départemental, l’agence Ariège attractivité et le SESTA a accueilli une quarantaine d’internes en médecine. L’objectif de cette soirée: « Attirer de nouveaux médecins sur le département », explique le Dr Michel Pichan, médecin de service et conseiller départemental. Une réussite pour cette édition 2023 qui apporte avec elle trois nouveaux médecins généralistes pour le département.
« Il faut repeupler et remédicaliser l’Ariège, explique le Dr Michel Pichan, nous avons eu une grosse perte de médecins ces dernières années et beaucoup d’autres vont encore partir ».
Une situation qui risque d’aggraver la tension sur le département, explique le professionnel : «En 1980 à Saint-Girons il y avait 21 médecins contre 6 aujourd’hui. C’est un exemple, vous pouvez le ramener à l’échelle du département. Aujourd’hui les professionnels en place refusent de prendre de nouveaux patients hors urgence, car ils ont déjà 1500 à 2000 patients référencés chacun(…)On est dans le creux de la vague et on subit le numérus clausus, c’est très compliqué ». Ainsi, plusieurs secteurs du territoire se retrouvent déjà sans professionnel de santé : « Il y a des zones blanches, comme à Sainte-Croix ou le dernier médecin est parti précipitamment en décembre laissant ainsi 1500 à 2000 patients livrés à eux même qui ont du se débrouiller en allant à Saint-Girons, à Cazères ou dans les villes voisines».
Pour Daphnée de Saint-Pierre, Gwenaelle Brunel et Ombeline Clément (toutes en dernière année de médecine générale), le coup de foudre pour le territoire a été instantané: « Je suis tombée amoureuse de l’Ariège à l’instant ou je suis arrivée,confie Daphnée De Saint-Pierre, et avec Gwenaelle nous avons monté notre projet dès notre premier stage en Ariège ».
« avoir une qualité de vie agréable, sans avoir de surpression »
Yannick Loréro, étudiant en 9e année de médecine
C’est donc au parc de la préhistoire qu’une quarantaine de futurs médecins ont été chaleureusement accueillis mardi dernier. Un rassemblement qui marquait entre autres le lancement de leur période de stage et qui a permis de connaitre les points déterminants à leur installation.
Et c’est à l’unanimité que « la qualité de vie » a été évoquée comme étant le facteur déclencheur: « On cherche tous à s’installer dans un endroit ou nous aurons une qualité de vie agréable, sans avoir de surpression », a confié Yannick Lorero, actuellement en 9e année de médecine. Et de poursuivre: « En ce qui me concerne j’ai besoin d’un cadre proche de la nature, c’est pour ça que je suis en Ariège depuis 1 an et demi. J’habite à Pamiers car le fait d’être proche d’une grande ville comme Toulouse, est important pour moi».
Un discours qui rejoint les conclusions d’une enquête réalisée par le Conseil National de l’Ordre des Médecins sur les déterminants à l’installation de jeunes médecins, pointant « le cadre de vie, les conditions d’exercice, le travail en réseau avec d’autres professionnels de santé et, dans une moindre mesure, les aides financières» comme étant des facteurs clés pour l’installation des médecins dans les territoires.
Des conditions qui semblent être réunie en Ariège, comme l’explique le Dr Pichan : « On fait tout ce qu’il faut pour développer cette attractivité, car nous avons de beaux atouts: la qualité de vie dans nos hôpitaux, car l’activité est soutenue certes, mais pas frénétique comme dans certains hôpitaux Toulousains, et on a ici un cadre de vie assez exceptionnel avec un air pur et des paysages incroyables».
Fin 2022, près de 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant selon les dernières données de l’assurance maladie. Une tendance qui ne concerne pas uniquement les zones rurales. En effet, selon les données de la DREES, la densité de médecins généralistes sur le territoire français est passée de 153 pour 100 000 habitants en 2012 à 140 en 2021: « On dit que l’Ariège est un désert médical mais lorsqu’on regarde les départements des alentours c’est pareil, les périphéries Toulousaines sont en désertification. Aujourd’hui le manque de médecins touche toute la en France», explique Gwenaëlle Brunel, interne en dernière année.
Plus qu’une augmentation du prix de la consultation, brandit comme un moyen de lutter contre la crise de la médecine générale, deux tiers des internes comme Ombeline Clément actuellement en 9e année de médecine générale, plébiscitent de meilleures conditions de travail mais surtout une qualité de vie satisfaisante: «L’Ariège est un territoire qui reste accessible, avec Toulouse à moins d’une heure. On est proche de la Méditerranée, de l’océan, de l’Espagne et surtout c’est un département dynamique d’un point de vue culturel ou sportif, que ce soient pour des médecins ou d’autres professions, c’est une force pour ce beau département ».
Le mot de la fin
« Aujourd’hui les médecins ne travaillent plus comme avant, et notre Ariège qui est si belle est parfaitement adaptée, nous devons réussir ce pari de les attirer et de les garder »,conclut Marie-France Vilaplana, vice présidente du conseil départemental.
Stéphanie Leborne
Écrit par: Stephanie Leborne
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