Ariège

Tarascon sur Ariège : ce village de 3 300 habitants accueille trois nouveaux médecins.

© La commune de Tarascon sur Ariège accueille trois nouveaux médecins.

Ce jeudi 30 octobre, le nouveau site Tarascon Santé a été inauguré à Tarascon-sur-Ariège, en présence de nombreux habitants, professionnels de santé et élus locaux. Cet événement marque une étape importante pour la commune, qui voit s’installer trois nouveaux médecins, alors qu’elle s’apprêtait à perdre son dernier généraliste.

« Nous avons choisi l’action collective plutôt que la résignation »

Le Site Tarascon Santé a été inauguré – photo SL

Après plusieurs années de travail, de concertations et plusieurs mois de chantier, la ville de Tarascon-sur-Ariège a inauguré ce jeudi 30 octobre Tarascon Santé, et accueille trois nouveaux médecins. « Un projet qui sonne comme une réponse politique à un impératif de justice sociale », a souligné Nadège Sutra, adjointe au maire en charge du dossier.

« Nous le savons, les inégalités d’accès aux soins frappent durement les territoires ruraux, ici à Tarascon, nous avons choisi l’action collective plutôt que la résignation. L’arrivée de ces trois médecins constitue une avancée majeure dans notre combat contre les déserts médicaux », explique t’elle.

« Leur volonté de s’ancrer durablement sur le territoire est un signal d’espoir. », reprend l’élue, avant de remercier les acteurs qui ont permis l’arrivée de ces médecins :

« Ce projet n’aurait jamais vu le jour sans la coopération exemplaire entre les acteurs de santé, notamment Françoise Chague, que je tiens à saluer, ainsi que l’État, l’ARS, la CPAM, Patricia Testa, maire de Mercus, la réactivité des services techniques de la ville de Tarascon, et bien sûr Alain Sutra, maire de la commune, et toute l’équipe municipale. »

Trois médecins une même dynamique

Trois nouveaux médecins s’installent à Tarascon sur Ariège – photo SL

Ainsi, Maël Janhsen, Ombeline Lourdel et bientôt Laura Cazes-Pailler (d’ici novembre 2027) sont désormais les trois nouveaux médecins du territoire. Pour Maël Janhsen, s’installer en Ariège était une évidence :

« Je suis né à Foix, j’ai grandi à Foix, j’ai fait mes études en partie à Toulouse et sur la Réunion, et je suis revenu, ça a toujours été mon projet, je ne voulais pas passer ma vie loin de ma famille ».

Pour Ombeline Lourdel, l’Ariège a été un gros coup de cœur :

« Je suis originaire du Pays Basque mais j’ai fait tout mon internat à Toulouse et mes stages en Ariège et c’est vrai que gros coup de cœur pour ce département qui n’est ni enclavé, ni surpeuplé, c’est la tranquillité et la qualité de vie qui fait que ça m’a plu, je suis restée et ensuite j’ai rencontré mon compagnon ».

Pour Laura Cazes-Pailler, encore en dernière année de médecine, cette installation représente un retour aux sources :

« Je suis Ariégeoise d’origine. Mes grands-parents viennent de l’Ariège, mais mes parents avaient émigré à Paris. J’y ai grandi, mais je revenais chaque vacances. Quand il a fallu faire des choix professionnels, j’ai décidé de revenir sur mes terres familiales, et toute ma famille m’a suivie. »

« La situation est sur le point de s’inverser »

L’arrivée de ces praticiens a été largement saluée, notamment par Didier Jaffre, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, qui a tenu à souligner « la synergie tarasconnaise ». Selon lui, cette coopération locale « doit servir de modèle pour l’organisation de la santé de demain ».

Pour le directeur de l’ARS, la création de la maison de santé Tarascon Santé illustre parfaitement l’importance d’une action concertée :

« Les élus préparent l’avenir, et toutes celles et ceux qui n’auront pas fait ce choix de travailler avec les professionnels, de mettre un peu d’argent, de trouver des locaux, seront en difficulté demain quand les nouveaux médecins arriveront. »

« Une tendance qui va s’inverser »

Didier Jaffre s’est montré optimiste quant à l’évolution de la démographie médicale :

« La situation est sur le point de s’inverser. On a encore quelques années un peu compliquées, mais dès l’année prochaine, nous aurons les docteurs juniors, les internes supplémentaires issus de la fin du numerus clausus de 2020, et cela ira crescendo. Les territoires vont devoir accueillir des médecins. Aujourd’hui, les difficultés sont réelles, mais dans les années à venir, ce sera l’inverse. Il faut dès maintenant travailler et investir. »

Il a tenu à saluer la mobilisation locale :

« Je veux vraiment rendre hommage à la synergie qui s’est mise en place ici, à Tarascon-sur-Ariège. Je reste convaincu que la force est dans les territoires, et que nous saurons relever ensemble les défis de la démographie médicale. »

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