Au cœur des Corbières, la fête a rapidement tourné à la tension. Ce week-end, près de 2 500 personnes se sont rassemblées sur un terrain de la commune de Fontjoncouse, une zone récemment ravagée par l’incendie du 5 août dernier. Ce rassemblement illégal, transformé en rave party, a provoqué la colère des habitants et des agriculteurs locaux, déjà durement touchés par les flammes.
260 gendarmes déployés
Lundi 1er septembre, vers 18 h 30, la situation a basculé. Une cinquantaine d’agriculteurs, exaspérés par la présence persistante des teufeurs, a tenté de déloger les participants. L’affrontement a rapidement viré à la « guérilla rurale » : plusieurs véhicules ont été attaqués, renversés ou endommagés. La tension est redescendue au bout d’une heure, mais le climat reste explosif.
Dans un communiqué diffusé ce mardi 2 septembre au matin, la préfecture de l’Aude indique que la rave s’est poursuivie dans la nuit « dans le calme » et que la musique a été définitivement arrêtée. Près de 900 fêtards étaient encore présents sur site. Pour encadrer la situation, un dispositif de 260 gendarmes a été déployé.
Depuis samedi, plusieurs arrêtés préfectoraux restreignent l’accès à la zone incendiée, interdisant toute circulation et prévoyant la verbalisation systématique des participants. Les routes départementales aux alentours ont été fermées afin de réguler le trafic et d’empêcher l’acheminement de matériel supplémentaire.
Le préfet de l’Aude a renouvelé son appel aux fêtards à quitter immédiatement les lieux et aux riverains à éviter le secteur pour ne pas gêner l’action des forces de l’ordre. Il a également salué « la mobilisation constante et le sang-froid des gendarmes face à des comportements illégaux et indignes » dans un contexte où le territoire porte encore les stigmates des incendies estivaux.
Pour les agriculteurs et habitants de Fontjoncouse, cette rave party laisse un goût amer. Outre les dégâts matériels, c’est le symbole d’une insouciance jugée déplacée sur des terres récemment dévastées qui alimente la colère.