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« Qu’est ce que je vais faire maintenant qu’elle n’est plus là »: cette phrase que Cédric Jubillar a prononcé le soir de la disparition de Delphine.

Au deuxième jour du procès de Cédric Jubillar, la cour a entendu le témoignage de Fanny L, l’une des premières gendarmes à intervenir au domicile du couple dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, et de sa binome Sophie F.
« Qu’est ce que je vais faire maintenant qu’elle n’est plus là »: cette phrase que Cédric Jubillar a prononcé le soir de la disparition de Delphine
©Cédric Jubillar - photo Stéphanie Leborne

Au deuxième jour du procès de Cédric Jubillar, la cour a entendu, ce 23 septembre après-midi, le récit de Fanny L, maréchal des logis-chef, l’une des deux premières gendarmes dépêchées au domicile du couple dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Maison en désordre, sac à main resté sur place, chiens dehors, condensation sur les vitres de la voiture : autant d’éléments passés au crible lors de cette audience.

« La première nuit de couvre-feu lors de la période Covid »

« Je faisais partie du binôme de permanence du mardi 15 décembre à 8 heures au mercredi 16 décembre à 8 heures. C’était la première nuit de couvre-feu dans le cadre du Covid », rappelle la gendarme. Vers 4 h 50, elle et sa collègue Sophie F. arrivent sur place après un appel de Cédric Jubillar à 4 h 10, expliquant s’être « réveillé au milieu de la nuit » et avoir constaté l’absence de son épouse, bien que sa voiture soit toujours devant la maison.

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L’habitation, difficile à localiser, est décrite comme inachevée. « L’accès se faisait par un escalier de fortune en parpaings », souligne la militaire. À l’intérieur, toutes les lumières sont allumées. Cédric Jubillar accueille les forces de l’ordre : « Il est vêtu d’un haut de pyjama panda, d’un bas de jogging et est en chaussettes. » Sa collègue précise : « Je suis la première à entrer et je vois Cédric accroupi vers sa machine à laver, mais je n’ai pas le souvenir de l’avoir entendue tourner. ».

Des chiens dehors et un canapé transformé en lit

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L’époux indique être « en instance de séparation depuis trois mois » mais vivre toujours sous le même toit. Selon son récit, il s’est couché à 22 h 30 après un « bisou » de Delphine et de leur fils, avant que ceux-ci ne regardent La France a un incroyable talent. Il relève aussi « qu’il trouve anormal que les chiens se trouvent à l’extérieur ». Habituellement, explique la gendarme, Delphine les promenait vers minuit, puis les faisait rentrer.

Dans le salon, les forces de l’ordre remarquent « un drap sur le canapé, comme si un lit avait été fait ». La gendarme précise : « Comme je savais qu’ils étaient en instance de séparation, j’ai supposé qu’ils faisaient chambre à part, ça ne m’a pas étonné. ». Pour répondre aus questions des enquêteurs, Cédric Jubillar explique qu’au moment de partir, « sa femme était vêtue d’ une doudoune blanche et de boots noires ». Et d’ajouter qu’elle « n’a pas d’addiction, pas de traitement, pas de tendance suicidaire », mais confie avoir « des doutes sur une relation extra-conjugale ».

Géolocalisation et premiers constats

« À 5 h 21, je demande une géolocalisation du téléphone. La ligne borne alors sur un relais à Cagnac-les-Mines, à 300 mètres du domicile du couple », précise la gendarme. Pendant ce temps, Cédric Jubillar tente de joindre son épouse à de nombreuses reprises. « Moi aussi; certains de mes appels tombent directement sur le répondeur, d’autres sonnaient dans le vide », reprend alors Fanny L. Dans la soirée, la gendarme appelle une amie de Delphine Jubillar, Anne Michelle S, qui expliquera ne pas avoir vu Delphine ce jour là: « Elle explique n’avoir eu aucune nouvelle depuis la veille, mais elle a précisé qu’ il lui arrive régulièrement de se balader à pied la nuit à cause de son rythme de vie décalé« .

Sur place, les militaires notent « un désordre important dehors comme dedans – même difficile de circuler notamment dans la salle de bain qui est en travaux, le sous sol est encombré, sur la terrasse des chaussures, des tolles »,

« Qu’est-ce que je vais faire maintenant qu’elle n’est plus là »

Pendant tout ce temps, les enfants dorment toujours dans leur chambre. Fanny L, indiquera voir Cédric Jubillar osciller entre calme, stress et angoisse,  » Une réaction normal au regard de la situation ». Aux alentours de 5 h 45, Cédric Jubillar pleure une fois et lâche : « Qu’est-ce que je vais faire maintenant qu’elle n’est plus là ? ».

Cédric Jubillar indique que la voiture de Delphine est garée devant le domicile, il va alors chercher les clés de la voiture de son épouse, restées dans la veste de celle ci, une veste marron. Un argument qui fait réagir Me Decaune  » M. Jubillar vous dit que sa femme est sans doute partie avec une doudoune blanche, et il va chercher ses clés de voitures dans sa veste marron? ce n’est pas très logique… Est ce que Cédric Jubillar vous a dit combien de temps il a chercher sa femme avant de vous appeler ? réponse de la gendarme, « Non », et à lui de reprendre « Il dit s’être réveillé à 3h45 et a appelé la gendarmerie à 4h10, c’est un temps relativement court… ».

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Les gendarmes constate la présence de condensation sur toutes les vitres du véhicule de Delphine Jubillar, garé sur un parking, devant la maison  » dans le sens de la descente », détaille les gendarmes, alors qu’elle a l’habitude de la garer dans le sens de la montée évoquant aussi « un certain désordre dedans » : une doudoune rose, les sièges auto, des ballons, une couverture.

De la condensation sur les vitres de la voiture de Delphine

La présidente de la cour, Hélène Ratinaud, interroge : « Pouvez-vous être plus précise sur la condensation qui se trouvait dans la voiture, il s’agissait de buée, de gouttelettes d’eau ? » – « Oui, de gouttelettes à l’intérieur du véhicule », répond la gendarme. « Avez-vous vérifié si le moteur de la voiture était chaud ou pas ? » – « Non, nous ne l’avons pas vérifié. »

À 7 h 49, le téléphone de Delphine cesse de borner. L’intervention des gendarmes aura duré environ quatre heures avant la reprise des recherches dans la journée. Huit enquêteurs doivent encore déposer jusqu’à demain soir.

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