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Un alpiniste espagnol de 26 ans est resté bloqué dans un couloir du Pic de Font Freda mardi 18 mars. Après avoir reçu un appel des pompiers Andorrans, le PGHM des Pyrénées-Orientales s’est rendu sur place. Une météo non coopérative, une victime dans le silence radio et un risque d’avalanche accru. Le PGHM a vécu un sauvetage haut en couleur avec une fin qui aurait pu être tragique.
Pas de contact. Pas de visibilité. Du brouillard, du vent, un risque d’avalanche marqué. Le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) des Pyrénées-Orientales a probablement vécu un des sauvetages les plus compliqué de ces derniers mois.
Mardi 18 mars, les gendarmes reçoivent un appel des pompiers Andorrans : un alpiniste espagnol de 26 ans est bloqué, proche de la station de Porté Puymorens, dans un couloir de la face nord du Pic de Font Freda. Les gendarmes regardent les caméras de la station. En ce début d’après-midi la météo est clémente explique le PGHM sur sa page Facebook.
Ils n’ont pas la localisation précise de la victime, et ne peuvent pas la contacter par téléphone. Un binôme de secouristes décolle alors de Perpignan à bord du Dragon 66 (hélicoptère de la Sécurité Civile de Perpignan).
Le temps qu’ils arrivent à destination la météo a radicalement changé. Un brouillard épais obstrue leur visibilité. Un vent fort s’est installé. Il leur est maintenant impossible d’intervenir par les airs et l’alpiniste n’est toujours pas repéré. Ils racontent alors qu’ils se déposent au plus haut, sous la couche nuageuse et remontent jusqu’au sommet en technique alpine. Pour seule aide, un GPS, une boussole et une carte.
Tentant le tout pour le tout, les gendarmes effectuent une recherche DVA (détecteur de victime d’avalanche). Sans succès.
Ils repèrent alors l’entrée d’un premier couloir, un des deux secouristes descend en rappel sur corps-mort (technique utilisée quand il n’y a pas d’ancrage naturel pour fixer la corde). Une nouvelle difficulté se présente. Le vent du sud déplace une quantité importante de neige qui surcharge les premières pentes des couloirs de la face nord. Le secouriste remonte.
« Faut-il continuer ou faut-il renoncer d’accéder à la victime par le haut ? », se questionnent les gendarmes du PGHM. Le risque d’une avalanche fatal étant trop important, ils renoncent.
Alors qu’ils s’apprêtent à rejoindre la station un deuxième binôme de secouristes arrive en ski. Au même moment, ils sont contactés par la victime.
L’alpiniste espagnol parvient à indiquer sa localisation aux secouristes : la victime se trouve « dans le couloir en S, à 100 mètres du sommet » avec un gant et un crampon en moins. Alors que le binôme remonte le couloir en technique alpine, le risque qu’une avalanche spontané se déclenche est toujours présent. Ils se questionnent : « la montagne va-t-elle leur tomber dessus ? Quel est le degré d’engagement à mettre pour sauver une vie ? Où mettre le curseur ? » relate le PGHM dans leur post Facebook.
Le duo arrive au verrou rocheux. L’alpiniste espagnol est là.
L’homme de 26 ans est en hypothermie avec des gelures stade 1 aux doigts, décrit le PGHM. La météo ne permet toujours pas d’effectuer une évacuation par les airs. L’alpiniste est alors encordé à un secouriste et extrait par le bas en technique alpine.
Une équipe de SAMU les attends sur le parking de la station, où la victime est prise en charge.
Une fin heureuse qui aurait pu être tragique sans le sauvetage audacieux des secouristes du peloton de la gendarmerie de haute montage des Pyrénées-Orientales. Selon le Système National d’Observation de la Sécurité en Montagne (SNOSM), 13 personnes ont perdu la vie dans des avalanches durant l’hiver 2023-2024. L’indice de risque d’avalanche était à 3 au moment de l’incident.
L’occasion pour les gendarmes de faire de la prévention en donnant leur recommandations pour les alpinistes.
Tout d’abord, il est conseillé aux amoureux de la montagne de se tenir informé de la météo et de son évolution au cours de la journée. Un téléphone chargé au maximum est plus prudent, dans le cas où les secouristes ont besoin de pouvoir communiquer avec les alpinistes en danger. Penser à autoriser le partage de localisation est primordial : « on dispose d’une application capable de vous localiser en vous envoyant un SMS », explique le PGHM. Ils conseillent ensuite d’être sûr de disposer de l’équipement nécessaire pour l’activité prévue et en fonction de la saison.
"Deux paires de gants en hiver est essentiel en cas de perte ou de gants trempés."
PGHM des Pyrénées-Orientales
« Il faut savoir se remettre en question : ai-je le niveau physique et la capacité mentale à mener à bien mon projet ?, et être capable d’évaluer l’évolution des conditions, de s’adapter et de renoncer », conclut le PGHM.
Jade David
Écrit par: Melvin Gardet
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