Au deuxième jour du procès de Cédric Jubillar devant la cour d’assises du Tarn, la parole a été donnée, à travers une administratrice judiciaire, aux deux enfants du couple. Trop jeunes pour s’exprimer directement, Louis, 11 ans, et sa sœur Elyah, 6 ans, ont vu leurs attentes relayées devant la cour.
« Ils vont devoir avancer avec ce traumatisme. Et la première personne qui peut les aider à évoluer, c’est vous, monsieur Jubillar, en répondant à leurs questions », a déclaré la représentante de justice. Dans son box, l’accusé, crâne rasé, s’est contenté d’un hochement de tête, comme pour signifier son approbation.
Privés de leur mère depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, les deux enfants sont aujourd’hui élevés par Stéphanie, la sœur de Delphine Jubillar, épaulée par son mari. À la barre, elle a confié combien cette disparition avait bouleversé son quotidien :
« L’arrivée des enfants n’était pas prévue, et la médiatisation est difficile à gérer. »

« Ma sœur ne serait jamais partie sans ses enfants »
Louis et Elyah sont décrits comme de bons élèves. La petite fille pratique la danse, son frère le rugby. Mais derrière ces activités ordinaires se cachent des blessures profondes. L’administratrice judiciaire a livré un témoignage particulièrement émouvant :
« Elyah, comme toutes les petites filles, aime les princesses. Elle a désormais une baguette magique, et elle nous dit qu’elle l’utilise pour ramener sa maman. »
Les enfants continuent d’identifier leurs parents par ces mots simples : « maman Delphine, papa Cédric ». Des échanges de courriers existent avec leur père, mais Louis, confie sa tante, a toujours eu des difficultés à répondre. Les liens avec la grand-mère paternelle se poursuivent, désormais à la demande des enfants, à raison d’un week-end sur deux.
« Ma sœur ne serait jamais partie sans ses enfants », a insisté Stéphanie, réfutant l’idée d’une disparition volontaire.
« Louis m’a confié qu’il est convaincu que son père est responsable »
À l’approche de son entrée au collège, Louis souffre particulièrement de la médiatisation du drame. Il aurait même exprimé le souhait de changer de nom. « Il aimerait aussi pouvoir se recueillir sur la tombe de sa mère », a ajouté l’administratrice, « mais il n’existe pas de lieu pour le faire. »
Elle a enfin rapporté les mots bouleversants du garçon : « Louis m’a confié qu’il est convaincu que son père est responsable. Il veut que son père dise où est sa maman. Il est persuadé du décès de Delphine. »