Pénurie de médecins anesthésistes au CHAC- fermeture de la Maternité et de la chirurgie: « Une cellule de crise s’est tenue aujourd’hui »

La manifestation à l’initiative des syndicats CGT qui s’est tenue le 27 juin dernier pour dénoncer la détérioration du centre hospitalier du Couserans a largement remporté l’opinion publique . Manifestants, habitants, Médecins et élus se sont rassemblés pour dénoncer « une situation cataclysmique » à l’approche de la saison estivale.

 » En 25 ans, je n’ai jamais vu un praticien hospitalier (1) dans la rue ».

La colère des manifestants a résonné dans les rues de Saint Girons le 27 juin dernier :  » 1000 personnes ont été comptabilisées selon les services de la gendarmerie, mais je dirais qu’il y en avait 1200, confie Yann Cougoureux infirmier en psychiatrie et représentant syndical. « En terme de mobilisation on est très satisfaits, d’autant plus qu’au delà du nombre, il y avait beaucoup de médecins hospitaliers qu’on ne voit habituellement jamais. Moi ça fait 25 ans que je milite, je n’ai jamais vu un PH(1) dans la rue ».

Et pour cause des fermetures en masse : des urgences fermées chaque semaine, la moitié des deux services de psychiatrie fermés par manque de médecins, la fermeture d’une dizaine de lits en chirurgie et d’une dizaine de lits en médecine, de cinq lits au centre de réadaptation neurologique, et la fermeture quasi permanente du service court séjour gériatrique», alertait récemment la CGT : »En septembre, on passera à 6.2 équivalent temps pleins d’urgentistes alors qu’il en faudrait 12 pour faire fonctionner le service d’urgence H24 avec le SMUR, donc on va être a la moitié de ce qui faudrait, c’est une catastrophe annoncée en XXL ».

Fermeture de la maternité et du service de chirurgie par manque de médecins anesthésistes: une cellule de crise s’est tenue aujourd’hui (le 29 juin 2023)

« On a zéro anesthésiste pour le 30 juin. La chirurgie et la maternité seront fermés par manque de médecins anesthésistes, et à l’heure ou je vous parle, on ne sait absolument pas comment on fera pour les patients de réa le 30 au matin », alerte Yann Cougoureux. Une cellule de crise s’est tenue aujourd’hui ( 29 juin) en début d’après-midi : « Vous pensez vraiment qu’une cellule de crise doit être organisée la veille pour le lendemain 8h?, il faudrait au moins communiquer l’information à la population, c’est une perte de chance inouïe pour les patients ».

Les politiques mobilisées ou représentées

De nombreuses personnalités publiques n’ont pas hésité à faire le déplacement pour se joindre à la manifestation du 27 juin dernier, comme le maire de Saint Girons Jean-Noël Vigneau, le Président du Conseil de surveillance et Maire de Saint Lizier le Dr Michel Pichan, des élus de la vallée de Massat,ou le Maire de Castillon Patrick Timbart.

La députée de l’Ariège Martine Froger, le sénateur Jean Jacques Michaud ne pouvant être au rendez-vous ont souhaité être représentés et ont donc témoigné leur soutien aux cotés de la présidente de la commission médicale et du Président du conseil de surveillance de l’établissement : « les plus grandes instances dirigeantes de l’hôpital étaient dans la rue, ça aussi c’était assez exceptionnel », souligne la CGT.

 

Une mobilisation populaire et citoyenne devant l’hôpital une fois par mois

Enfin, pas question pour les représentants syndicaux de relâcher la pression. En effet, d’autres actions sont en cours de réflexion, comme des pique-niques de résistance devant l’établissement :  » C’est encore à discuter, mais l’idée c’est de maintenir une certaine pression sur nos dirigeant avec le personnel soignant et la population », conclut Yann Cougoureux.

Stéphanie Leborne