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Pays basque. « Airbncoke » : il utilisait des boîtes à clés pour vendre de la drogue, le dispositif se retourne contre lui

today25 mars 2025 à 15h54

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De la drogue dans des boîtes à clés ? C’est ce qu’a découvert la police de Biarritz le 19 mars 2025. Un trafiquant de 27 ans a développé une toute nouvelle technique de trafic de drogue, le « Airbncoke ». Il utilisait un système de boîtes à clés, semblables à celles utilisées pour les locations de courte durée. Une première dans le Sud-Ouest.

Un trafiquant utilisait des boîtes à clés pour son trafic de drogue. Crédit : Commissariat de Biarritz

Une adresse. Un code. Une boîte à clés. Ce n’est pas une histoire de location Airbnb, mais bien de trafic de drogue. Le 24 mars 2025, à Biarritz, un jeune trafiquant de 27 ans était convoqué devant le tribunal judiciaire de Bayonne pour y être jugé en comparution immédiate. L’affaire est inhabituelle.

Le 19 mars, il a été interpellé à Biarritz par la police de la BAC. Le trafiquant a mis en place un nouveau mode opératoire pour son commerce de stupéfiants. Le procédé est simple : 14 boîtes à clés réparties à Bayonne, Biarritz, Anglet et Saint-Pierre-d’Irube, attachées sur du mobilier urbain. Il se faisait contacter par des clients par le biais des réseaux sociaux et leur donnait alors l’adresse et le code de la boîte à clé. 

Les clients n’avaient plus qu’à se rendre sur place, récupérer la drogue dans la boîte et la remplacer par la somme d’argent correspondante. Un stratagème surnommé « Airbncoke » avec des ventes reposant sur « un contrat de confiance », explique le commissaire Johnny Voss à nos confrères d’Ici Pays Basque. 

Un procédé risqué

C’est d’ailleurs cette confiance qui a porté défaut au jeune de homme de 27 ans. Après un différend avec un client qui, ayant trouvé sa boîte vide, a refusé de payer, le trafiquant s’est rendu sur place. C’est à ce moment que les policiers de la BAC ont réussi à l’interpeller. À son domicile, pas moins de 143 grammes de cannabis, 60 grammes de cocaïne, 50 grammes de résine de cannabis, 250 cachets d’ecstasy et 1350€ en espèces.

Quant aux boîtes à clés, elles refermaient huit grammes de cocaïne, 36 grammes d’herbe et 1000€. Le casier judiciaire du trafiquant est bien rempli avec 12 mentions pour vols ou trafic, d’après Sud Ouest. Placé en garde à vue, l’homme devait être jugé le 24 mars en comparution immédiate, mais a fait le choix de demander un délai pour préparer sa défense. Son procès aura donc lieu le 5 mai. En attendant, il reste en détention provisoire.

Des trafiquants ingénieux

Ce jeune trafiquant n’est pas le premier à innover dans le domaine du trafic. D’après une étude de l’INSEE, ce marché illégal génère environ 3 milliards d’euros par an dans l’Hexagone. Plusieurs histoires illustrent alors l’ingéniosité des vendeurs de drogue quand il en vient à dissimuler leur activité illicite… Ou pas.

En 2020 à Clamart, dans les Hauts-de-Seine, un homme a retrouvé un colis dégageant une forte odeur de cannabis. Des trafiquants utilisaient des boîtes aux lettres d’inconnus pour faire la passe entre deux livreurs.
À Roubaix, en janvier 2025, c’est dissimulé dans un coffre-fort derrière une prise électrique qu’un jeune homme de 24 ans rangeait les gains issus de ses ventes de stupéfiants. Soit, 180 000€.

En Isère, les trafiquants n’ont pas décidé de cacher leur activité, mais plutôt de la promouvoir. Les habitants ont pu retrouver dans leur boîte aux lettres des prospectus. À première vu, on pourrait penser au prospectus d’un fast-food mais non, ce sont bien les tarifs de différents stupéfiants.

Autant de stratagèmes variés qui illustrent la désinvolture avec laquelle les dealers exercent leurs activités illégales en France.

Jade David

Écrit par: Melvin Gardet

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