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Occitanie. 187M€ de pertes et des sacrifices à faire : Carole Delga déplore « un projet de loi de finances injuste »

today15 novembre 2024 à 8h11

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Face aux réductions drastiques des dotations de l’État, les collectivités locales protestent contre le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a dénoncé jeudi 14 novembre l’impact des coupes sur les citoyens et l’économie régionale. Elle annonce notamment 187 millions d’euros de pertes en 2025. Elle considère par ailleurs le projet de loi de finances 2025 « injuste et lourd de conséquences pour les territoires. »

Crédits : LEO ARCANGELI – REGION OCCITANIE

Elle demande « responsabilité et équité. » La Présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, s’est exprimée hier au sujet du projet de loi de finances 2025. L’État prévoit effectivement une réduction de 6,3 milliards d’euros dans les dotations aux collectivités pour atteindre un objectif d’économie de 60 milliards d’euros.

D’après la collectivité occitane, cette mesure entraîne pour l’Occitanie une perte de 187 millions d’euros en 2025, et cela en raison des baisses de recettes liées à la TVA, au prélèvement sur recettes fiscales, aux baisses de dotations de l’Etat et aux cotisations à la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales.

Une demande de justice budgétaire

Crédits : Région Occitanie

Une coupe sévère, qui vient s’ajouter aux baisses non compensées des années précédentes. La région dit effectivement n’avoir eu droit à aucune compensation financière liée au choc inflationniste (augmentation du prix du carburant pour le transport routier, augmentation de l’énergie pour le ferroviaire) à l’inverse des communes, des départements et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

« Les régions subissent les choix unilatéraux de l’État », critique Delga.

Si celle qui est aussi présidente de Régions de France avait indiqué le 16 octobre dernier au Premier Ministre Michel Barnier qu’elle était prête à « prendre sa part. » Elle s’agace désormais que sa part soit plus élevée qu’elle ne l’aurait souhaité. Dans un communiqué, la présidente de la Région Occitanie appelle effectivement à un partage équitable des efforts de redressement des comptes publics.

« Les régions prendront leur part dans le redressement des comptes, mais cet effort doit être équitable », affirme-t-elle, tout en soulignant que sa région est celle qui porte les plus grosses dépenses d’investissement du pays, devant la Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie et le Centre-Val de Loire.

Reste que malgré ces critiques à l’encontre de ce projet de loi de finances et à ses conséquences sur le budget de la Région, Carole Delga et ses équipes ont tout de même dû préparer l’année à venir avec le budget qui leur est imposé par l’Etat.

Des choix à faire, les priorités définies

Pour maintenir l’équilibre financier, la Région Occitanie prévoit donc plusieurs mesures : gel de la création de postes, réduction de sept à trois agences régionales (pour 17 millions d’euros d’économies sans licenciement d’ici 2028), et suspension d’une commande de trains commune avec la région Nouvelle-Aquitaine. Cependant, Delga promet de préserver trois priorités : le pouvoir d’achat, l’emploi et la santé.

Si elle ne peut assurer que toutes les aides actuelles seront maintenues dans les années à venir, elle a néanmoins confirmé que les aides régionales comme la gratuité des trains pour les jeunes et l’installation de médecins dans les déserts médicaux, seront maintenues.

La Région souhaite aussi poursuivre ses engagements à destination des entreprises, et participera en 2025 à hauteur de 3 à 5 millions d’euros à un fonds doté de 30 millions d’euros imaginé pour financer les entreprises industrielles ou à impact « emploi-souveraineté » qui sont prêtes à sombrer. Et cela dans un contexte où 5.700 défaillances d’entreprises ont déjà été comptabilisées en Occitanie en 2024. C’est plus que le niveau historique de 2014.

Écrit par: Melvin Gardet

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