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Mort de l’ourse Caramelles : 4 mois de prison avec sursis pour le tireur et plus de 75 000€ d’intérêts civils pour les 16 chasseurs

today6 mai 2025 à 14h48

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Le verdict du procès très attendu des seize chasseurs poursuivis après la mort de l’ourse Caramelles, survenue lors d’une battue au sanglier le 20 novembre 2021, a été rendu, ce mardi 6 mai 2025 au tribunal de Foix. À l’issue de deux jours de procès, les seize chasseurs ont été reconnus coupables de destruction d’une espèce protégée et de chasse non autorisée dans une réserve domaniale. Le tireur, André Rives, a écopé de quatre mois de prison avec sursis, et du retrait de son permis de chasse, avec l’interdiction d’en demander la délivrance dans un délai de 6 mois. L’ensemble du groupe devra s’acquitter de plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amendes, soit plus de 75 000 euros d’interêts civils, notamment en faveur de douze associations de défense animale. Un certains nombre de chasseurs ont également l’ordre de restituer leur carabine, et sont interdit de chasse pour au moins six mois.

image Stéphanie Leborne

Des amendes avec sursis et des retraits de permis de chasse

Après délibération, le tribunal de Foix a reconnu la culpabilité de l’ensemble des prévenus pour toutes les infractions reprochées aux chasseurs, à l’exception d’une contravention de 4e classe visant Gilles Pereira. Ainsi, parmi les peines prononcées, les 16 chasseurs ont écopé d’amendes contraventionnelles allant de 50 à 1000 euros, assorties du sursis. Pour certains chasseurs, le tribunal a également demandé le retrait du permis de chasse, avec l’interdiction d’en demander la délivrance dans un délai de 6 mois, et encore pour certains, l’interdiction de porter ou de détenir une arme soumise à autorisation pendant un an.

Retour sur les faits

Les événements se sont déroulés dans la vallée d’Estours, au-dessus du village de Seix, en Ariège. Vers 15 h 30 ce jour-là, une battue au sanglier est en cours lorsque l’un des chasseurs, un homme âgé de 78 ans, croise la route de l’ourse Caramelles et de ses deux oursons. Surprenante et redoutée, la rencontre vire au drame : estimant ses petits en danger, la femelle attaque violemment. Le chasseur, grièvement blessé aux jambes par des morsures profondes, riposte avec son arme. Il tire à bout portant à deux reprises. Le premier coup blesse l’animal, le second lui est fatal.

La disparition de Caramelles a d’autant plus marqué les esprits que sa mère, Mellba, avait également été tuée par balle en 1997 en Haute-Garonne, dans des circonstances similaires.

Une audience sous tension

Pendant deux jours, le tribunal a examiné la responsabilité des seize chasseurs présents ce jour-là, poursuivis pour destruction d’une espèce protégée et chasse sans autorisation dans une réserve domaniale. En effet, les faits se sont déroulés dans la réserve du mont Valier, un territoire sous haute protection où la chasse est strictement encadrée par l’Office national des forêts. Ce procès a soulevé des questions majeures sur le respect des réglementations, la sécurité des battues, mais aussi sur la difficile coexistence entre l’homme et la faune sauvage dans les zones de montagne.

Écrit par: Stephanie Leborne

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