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Moins de photovoltaïque ? Carole Delga tacle le Ministre de l’Énergie : « une décision à contre-courant »

today13 mars 2025 à 13h42

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Dans un courrier adressé à Marc Ferracci, Ministre de l’Industrie et de l’Énergie, la présidente de la région Occitanie Carole Delga pointe du doigt le projet de baisse des aides au rachat de l’électricité issue du photovoltaïque, et l’aide à l’installation des panneaux pour les particuliers et les professionnels.

Crédits : LEO ARCANGELI – REGION OCCITANIE

D’abord une baisse des aides publiques consacrées aux installations de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments professionnels, et désormais une baisse du tarif préférentiel de rachat de l’électricité produite par les particuliers et les professionnels. Depuis un mois, en France, le secteur du photovoltaïque s’inquiète des répercussions que pourraient avoir ces mesures inscrites dans un projet de décret du gouvernement. Ces deux mesures sont mécaniquement à la défaveur des acquéreurs de panneaux : le temps d’amortissement de cet investissement serait automatiquement allongé.

Alors forcément, la plupart des professionnels s’inquiètent d’un ralentissement du marché, et parlent même d’un véritable coup de frein. Le Collectif pour la défense du photovoltaïque en France évoque la perte de 30.000 emplois dans l’Hexagone, et ce malgré une baisse de la TVA prévue à 5,5% à partir de l’automne. Le 6 mars, le Conseil supérieur de l’énergie (qui comprend des représentants de fournisseurs d’énergie, de collectivités territoriales ou encore des représentants de consommateurs) appelait le gouvernement « à maintenir un tarif fixe de 95€/Mwh en attendant qu’un dispositif de soutien alternatif soit mis en place.« 

Carole Delga partage les recommandations de la filière

C’est donc dans ce contexte que Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, a adressé un courrier au Ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, pour lui exprimer son opposition à la décision prise par le gouvernement.

« Comme le Conseil Supérieur de l’Énergie, je demande au gouvernement de revenir sur sa décision et de prendre en considération les recommandations légitimes et responsables des acteurs de la filière en conservant un cadre favorable au développement du solaire en France. »

D’après elle, « cette décision risque de mettre à l’arrêt toute une partie d’une filière en plein essor, créatrice d’emplois : 60 000 emplois qualifiés, directs et indirects et non délocalisables, sont menacés. » Parmi ces emplois indirects, celle qui est aussi présidente de Régions de France évoque les employés du BTP. Elle rattache aussi son courrier aux objectifs climatiques et de souveraineté :

"A l’heure où nous nous battons pour une production de panneaux et de leurs composants en France et en Europe, cette décision est à contre-courant. Car dans un contexte international qui nous oblige à renforcer notre indépendance et notre souveraineté, cette restriction met non seulement en péril nos objectifs d’atteindre un mix énergétique cohérent alliant énergies renouvelables et nucléaire, mais risque également de réduire les futures commandes qui seront passées aux usines françaises et européennes de production de panneaux et de leurs composants."

Au moment de la publication de cet article, le Ministre de l’Industrie et de l’Énergie n’a pas réagi.

Écrit par: Melvin Gardet

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