Pyrénées FM La radio des vallées
Photo d'illustration. (Crédits : Stéphanie Leborne)
La colère des agriculteurs ne faiblit pas et les mobilisations se sont déplacées aux portes de la haute Ariège ce dimanche 21 janvier. En effet, dès 14 heures, le rond-point de Sabart à Tarascon-sur-Ariège a été assiégé par une dizaine d’engins agricoles. Un dispositif qui a paralysé des centaines d’automobilistes qui montaient ou descendaient de l’Andorre et des stations de ski. Si quelques conducteurs ont pu se montrer agacés par le blocus, une grande majorité d’entre eux ont manifesté leur soutien aux agriculteurs.
« Il n’y a aucune avancée »
Pour Sébastien Durand, vice -président de la FDSEA 09, ce n’est que le début d’une mobilisation qui va s’intensifier : « On est venu en haute Ariège car on veut montrer que c’est tout le département qui subit la crise. Ce n’est pas pour embêter les gens, on veut faire passer des messages(…). Le mouvement s’amplifie partout sur le territoire mais aussi dans d’autres pays, en particulier en Allemagne avec 5000 tracteurs à Berlin, explique l’éleveur, mais apparemment l’Etat allemand continue à faire la sourde oreille selon nos infos, ils n’ont rien obtenu ». Une absence de réaction de l’Etat qui s’observe également en France, constate l’agriculteur : « Nous on a obtenu qu’Emmanuel Macron demande aux préfets de région de nous rencontrer, c’est ce qu’il s’est passé avant-hier, une délégation a rencontré le préfet de région durant trois heures. Et bien que le préfet soit à l’écoute, à part nous répondre que les dossiers sont très complexes et très techniques et que ça sera très long, il n’y a eu aucune avancée significative. Il nous a toutefois promis qu’il essaierait de nous obtenir un rendez-vous avec le procureur du département pour essayer de dialoguer ».
Stockage de l’eau, augmentation de la détaxation du GNR, crise sanitaire dans les élevages: les revendications sont nombreuses.
« On en a marre, on a lancé le mouvement mardi dernier à Toulouse avec 62 tracteurs de l’Ariège, et 185 agriculteurs, pour montrer notre ras le bol de toutes ces normes absurdes qu’il y a dans notre Pays et qui met à mal la compétitivité de notre agriculture, et il y a de gros gros problèmes de charges », a lancé Sébastien Durand, vice président de la FDSEA 09.
Blocage de la RN20 à Pamiers dès 16h aujourd’hui
Même indignation du côté des jeunes agriculteurs.
« On vraiment l’impression que l’Etat nous ignore, nous méprise, insiste Clémence Biard, présidente des jeunes agriculteurs de l’Ariège, ça fait des mois qu’on porte des revendications parce que notre métier est en grande difficulté, notre métier fait face à des crises économiques, climatiques mais aussi sanitaires et on n’a pas de solution ».
Pour Philippe Lacube président de la chambre d’agriculture présent sur le rond point aux côtés des agriculteurs ce dimanche, l’heure doit être aux prises de décisions.
» J’ai entendu le Président Emmanuel Macron mais M. le Président, on a pas besoin d’être écouté, on a besoin de décisions aujourd’hui. Il y a plus de 10 ans que les représentants professionnels disent la même chose sauf qu’on ne les entend plus. Aujourd’hui c’est la base qui sort partout en Occitanie, pour le moment c’est juste une révolte, jusqu’ou ça ira, je ne le sais pas, parce que le mal être est profond ».
Christine Téqui présidente du conseil départemental, Martine Froger députée de la 1ere circonscription de l’Ariège et Alain Sutra le maire de Tarascon sont venus à la rencontre des manifestants et ont apporté leur soutien. Le mouvement a annoncé qu’il bloquerait la RN20 ce lundi 22 janvier dès 16h à l’échangeur de Pamiers ( sur la voie rapide) et qu’il y resterait toute la nuit (du 22 au 23 janvier).
Stéphanie Leborne
Écrit par: Stephanie Leborne
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