VIDÉO. Les maires de l’Ariège mobilisés contre les coupes budgétaires annoncées par l’État

À la veille du 106ᵉ congrès national des maires, plus d’une centaine d’élus ont répondu à l’appel à mobilisation lancé par l’association des maires et des élus de l’Ariège ce lundi 18 novembre. Environ un tiers des maires du département se sont rassemblés sous la halle de Villote, à Foix, pour protester contre le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025, jugé « inacceptable pour les collectivités locales » en raison d’une coupe budgétaire estimée à « près de 10 milliards d’euros », selon l’association.

« Un grand nombre de services dans nos communes sont menacés »

Dans un courrier remis au préfet de l’Ariège, les élus dénoncent les ponctions imposées par le gouvernement :

« Le gouvernement prévoit de réduire de près de 10 milliards d’euros les recettes des collectivités locales (…). Par le passé, chaque fois que l’État a réduit les moyens des collectivités, il n’a pas réalisé les efforts qu’il exigeait des autres, et les comptes publics n’ont cessé de se détériorer », peut-on lire.

Outre les restrictions budgétaires, la méthode employée par l’exécutif fait également débat. Jean-Jacques Michau, président de l’association des maires et des élus de l’Ariège, s’est indigné : « Le problème est autant de fond que de forme. Quand des ministres déclarent que le déficit de l’État serait dû en grande partie aux collectivités locales, cela met en colère les maires. »

« Des mesures aux effets récessifs et une asphyxie budgétaire »

Jean-Jacques Michau a également mis en garde contre les répercussions de ces décisions :
« Les maires, présents nuit et jour aux côtés des administrés, voient leur capacité d’agir étouffée par une recentralisation insidieuse. Si le Premier ministre ne revient pas sur ces annonces, de nombreux services municipaux devront cesser leurs activités. ». La mobilisation a reçu le soutien des députés Martine Froger et Laurent Panifous, ainsi que de Christine Téqui, présidente du conseil départemental. Cette dernière a exprimé ses inquiétudes : « Lors des assises du département, on a appris que 2 % des dotations de fonctionnement des départements seraient ponctionnées. On a également des inquiétudes sur le fonds de compensation de la TVA. Bref, on est là pour rappeler que le département est aux cotés des concitoyens, et que c’est une bataille commune. Quand les dotations sont moindres, les investissements sont moindres, c’est moins de travail pour nos entreprises, et donc des difficultés pour les employés en général et pour l’emploi ». Christine Téqui a également rappelé qu’en raison de recettes insuffisantes, le conseil départemental a dû reporter 5 millions d’euros d’investissements initialement prévus.

Stéphanie Leborne