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Le classement énergétique des stations de ski françaises : une avalanche de passoires énergétiques !

today8 mars 2023 à 13h01

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Heero, fintech spécialisée dans la rénovation énergétique a établi le classement de 70 stations de ski en fonction de la performance énergétique de leurs logements. Les résultats sont éloquents : avec en moyenne près de 50 % de logements considérés comme des passoires énergétiques, contre 16,9 % en moyenne nationale – et jusqu’à 90 % dans certaines d’entre elles – la plupart des stations de ski vont être touchées de plein fouet par l’interdiction de louer dès 2023 mais surtout en 2028. Etat des lieux de la situation.

Jusqu’à 90 % de logements F ou G dans certaines stations de ski !
L’entreprise a étudié la performance énergétique des logements dans 70 stations de skis, aussi bien des Alpes, du Massif central, des Vosges, du Jura et des Pyrénées. Le constat est alarmant. Alors qu’en France, 16,9 % des logementssont considérés comme des passoires énergétiques, les stations de ski étudiées comptent en moyenne 50 % de logements avec un diagnostic de performance énergétique F ou G !

Et dans 30 stations sur 70, plus de la moitié des logements sont des passoires énergétiques, avec des écarts élevés selon les massifs et les stations : la part des logements énergivores va ainsi de 15 % à Bellefontaine dans le Jura, station la plus économe du classement, à 90 % de logements considérés comme des passoires énergétiques à Isola 2000, pourtant dans les Alpes du Sud !

« Les stations de ski les plus énergivores, celles qui comptent plus de la moitié de passoires énergétiques au sein de leur parc de logements, se situent majoritairement dans les Pyrénées et les Alpes, alors qu’au contraire celles qui ont la plus faible part de logements F ou G, inférieure à un tiers du parc, se trouvent plutôt dans les Vosges, le Jura et le Massif central. Plusieurs facteurs sont en cause : l’altitude, la zone géographique, l’âge de construction des bâtiments, avec un impact écologique et économique à prévoir dans les années à venir très différent selon les stations et les massifs » analyse Romain Villain, directeur général de heero.

Bientôt moins de biens à louer dans les stations de sports d’hiver : une autre difficulté
économique à laquelle elles vont devoir faire face

Dès cette saison, certaines stations de ski pourraient être impactées par la Loi climat compte tenu de l’état de leur parc de logements. En effet, dès le 1er janvier 2023, les logements G avec un DPE indiquant une consommation supérieure à 450 kWh par m2 seront interdits à la location. A partir du 1er janvier 2025, tous les logements classés G seront concernés, puis à partir du 1er janvier 2028, les logements classés F seront sortis du parc locatif puis ceux classés E à partir du 1er janvier 2034.

« A la base, la Loi Climat ne concernait que les locations longue durée, mais récemment le Ministre du Logement, Olivier Klein, a indiqué que les locations de vacances et meublés touristiques seront également concernés, ce qui va avoir un impact très négatif pour les stations de ski qui risquent de voir leur parc locatif diminuer en moyenne de moitié dès 2028, soit dans 5 ans seulement ! Car pour certaines d’entre elles, il sera matériellement impossible de rénover l’ensemble des logements concernés d’ici là… » déplore Romain Villain.


Fort heureusement, d’ores et déjà certaines régions lancent des initiatives et aides pour améliorer la performance des stations. En Auvergne Rhône Alpes par exemple, Laurent Wauquiez, le président de la Région, a mis en place un nouveau plan pour la montagne de 100 millions d’euros, dont 10 millions d’euros consacrés pour la rénovation immobilière de loisirs et des centres de vacances notamment…

Rénover son bien, un coût pour les propriétaires de résidences secondaires ou bailleurs, mais la possibilité d’obtenir des aides !
Contrairement aux idées reçues selon lesquelles les aides sont souvent réservées aux acheteurs de résidence principale, il existe des dispositifs pour les résidences secondaires ou investissements mais ils sont bien sûr insuffisants, alors même que ceux-ci sont les plus contraints par la Loi Climat et sont en première ligne pour rénover les biens ces prochaines années.
• Le certificat d’économie d’énergie (CEE) : le logement doit avoir plus de 2 ans et les travaux doivent être réalisés par un artisan RGE. Le montant dépend des travaux réalisés et de la zone géographique. Exemple : jusqu’à 25 € d’aide par m² pour l’isolation des combles.
• MaPrimeRénov’ : le logement doit avoir plus de 15 ans et les travaux doivent être réalisés par un artisan RGE. Le dispositif est éligible pour jusqu’à 3 logements par propriétaire bailleur. Le montant est calculé selon les revenus et le gain écologique des travaux, avec des bonus possibles de 500 € à 1500 € si les travaux permettent de sortir du statut de passoire thermique.


Chez Heero, sur la base de connaissance de plus de 150 000 travaux de rénovation énergétique, on estime à 450 € par m2 le budget moyen d’une rénovation énergétique pour gagner une ou deux classes de DPE.

Écrit par: Klervie Vappreau

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