« Laissez-moi encaisser les coups avant de m’en donner d’autres » : ces sms entre Delphine Jubillar et la femme de son amant le jour de sa disparition.

Delphine Jubillar et Donat Jean, son amant présumé, avaient noué leur premier contact au printemps 2020 via Gleeden, site de rencontres extraconjugales.

Delphine Jubillar et Donat Jean, son amant présumé, avaient noué leur premier contact au printemps 2020 via Gleeden, site de rencontres extraconjugales. Ils s’étaient rencontrés physiquement en juillet, évoquant rapidement un projet de vie commune en 2021, une fois leurs séparations respectives actées.

« Bonjour Delphine, ou Céline, ou Hélène »

Huitième jour du procès de Cédric Jubillar : à la barre se présente Cathy, l’ex-compagne de Jean. À 33 ans, cette mère d’un petit garçon de trois ans raconte la découverte de la liaison.

« À cette époque, j’étais très fragile, j’avais besoin de Donat pour avancer, je ne m’imaginais pas sans lui. Mais il était exigeant, il attendait beaucoup de moi », témoigne-t-elle. Elle le décrit comme « exigeant » et « maniaque », prompt à lui faire des reproches sur son apparence, son travail ou l’entretien de la maison. « Il me faisait beaucoup de reproche, il était maniaque, il me disait que je devais faire des efforts, que je devais mieux m’habiller, sur mon poids, mon travail, l’entretien de la maison , c’était source de conflits »

Deux jours avant la disparition de Delphine, Cathy fouille le téléphone de son compagnon. Elle y trouve un message : « Bonne nuit » accompagné d’un cœur. Elle récupère le numéro et écrit à celle qu’elle pense être sa rivale : « Bonjour Delphine, ou Céline, ou Hélène », lance-t-elle, pour signifier qu’elle n’est peut-être pas la seule. Mais pas de réponse.

« la situation me faisait souffrir »

C’est Donat qui réagit en premier, assurant qu’ils n’étaient « que confidents ». Mais après ce sms envoyé à Delphine, la situation dans le couple se dégrade « C’était toujours très tendu, à ce moment là, on se lève on se couche dans cette ambiance, et il fallait que j’envoie un message , mon objectif était de montrer que la situation me faisait souffrir, il fallait le temps de me laisser reprendre estime, je voulais un moment de répit, j’étais dépassée. »

Finalement, un accord tacite est trouvé : une communication « à trois » pour préserver l’équilibre familial. Dans un second message, elle demande un répit : « Je ne suis ni physiquement ni mentalement faite pour endurer ça. Laissez-moi encaisser les coups avant de m’en donner d’autres, merci. ». Le 15 décembre, à 14h22, Delphine répond directement à Cathy : « Je vais m’effacer, me faire discrète. Tu es jeune, tu as droit au bonheur. Donat m’a toujours parlé de toi avec estime. »

« T’as fait quoi à Delphine ? »

Le lendemain matin, Jean l’informe de la disparition de Delphine. Cathy avoue avoir douté : « Je trouvais que les recherches avaient démarré vite. J’ai appelé la gendarmerie pour vérifier. » L’avocat Me Frank lit alors un message envoyé par Jean : « T’as fait quoi à Delphine ? » « Face à l’improbable, il a envisagé une autre improbabilité », analyse-t-elle. « Il s’est peut-être demandé si je lui avais demandé de partir. »

Cathy affirme avoir compris la véritable nature de la relation entre Delphine et Jean seulement « deux ou trois jours après la disparition ». Un détail l’alerte : « Lorsque les gendarmes appelaient Donat, il allait répondre dans le garage. » Elle réalise alors qu’ils n’étaient pas seulement confidents, mais amants.

« Il aime plaire, il a besoin d’être aimé »

À la barre, elle dresse un portrait mesuré mais ferme de son ex-compagnon : « Donat n’est pas quelqu’un qui va crier, mais il lançait de petites phrases, des mots qui me piquaient et me faisaient du mal. Il aime plaire, il a besoin d’être aimé. Il est aussi maniaque. »

Me De Caunes l’interroge ensuite sur la domotique de leur maison : trois capteurs d’ouverture de porte, deux lumières extérieures, une fenêtre de chambre accessible. »vous avez été interrogé sur la domotique de votre maison, vous avez compris que la défense sous entend? ». Aurait-elle pu sortir cette nuit-là sans être détectée ?

Cathy s’effondre en larmes : « Ça me rend triste parce que moi je n’ai rien demandé. Je vis très mal les conflits, j’ai juste besoin d’invisibilité. »

« À 22h11, la porte s’est ouverte et refermée, mais le système indique “absence”. »

La défense rappelle alors qu’une porte s’est ouverte à 20h08 puis refermée plus de deux heures plus tard. Me Frank précise : « La domotique indique une ouverture à 20h08 et une fermeture à 22h11. » Cathy répond calmement : « Oui, Donat sortait pour fumer, ou pour charger le bois. »

L’avocat insiste : « À 22h11, la porte s’est ouverte et refermée, mais le système indique “absence”. » Elle répète : « Oui, il fumait dans la véranda. Il restait longtemps sur son téléphone… »

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