Jean-Paul Vidal : »un homme soumis fragile et dépendant », explique l’expert

La séance de ce quatrième jour du procès de l’affaire des disparus de Mirepoix s’est ouverte avec l’intervention tant attendue du Dr Geneviève Peresson, docteur psychiatre, qui a dressé le profil psychologique des deux accusés Jean-Paul Vidal, et Marie-Josée Montésinos.

« Un homme dépendant sur le plan affectif avec des carences significatives »

La psychiatre s’intéressera en première intention à Jean-Paul Vidal. En préambule, Geneviève Peresson rappellera le passé de l’accusé, et notera « une problématique abandonnique ». « Placé dès son plus jeune âge, Jean-Paul Vidal est à la recherche d’affection. Dès son enfance, il est placé. Sa mère est incompétence à cause d’une maladie, et Jean-Paul Vidal s’est toujours attaché à des femmes sécurisantes, comme ici, à Marie-Josée Montésinos, une infirmière. »

La professionnelle soulignera également qu’elle n’a pas retrouvé de « trouble mental qui puisse altérer le discernement de Jean-Paul Vidal » : « C’est un homme un peu soumis fragile, dépendant sur le plan affectif avec des carences significatives ». La psychiatre explique également que Marie-Josée Montésinos lui montre des signes d’affection dont il manque à ce moment-là.

« Jean-Paul Vidal a cependant toutes ses capacités de discernement »

« Il y a un côté inabouti chez lui, inachevé. Il n’y a pas de doute sur la manipulation, il adhère à ce qu’elle lui dit en oubliant tout sens critique », observe le psychiatre.

Une synthèse qui n’a pas manqué de faire réagir la cour : « Vous indiquez qu’il n’y a pas de délire de percussion pourtant, il explique qu’il croit être persécuté par Christophe Orsaz », observe l’un des avocats des parties civiles, et de poursuivre : « Comment explique-t-on qu’il adhère à la haine de Marie-Josée Montesinos ? »

A l’expert de répondre : « d’abord je rappelle qu’il est dépendant affectif, et qu’à ce moment-là, il reçoit des lettres de menaces, qu’il croit rédigées par Christophe Orsaz. Il a également peur pour ses enfants ».

Jean-Paul Vidal a avoué le meurtre de Christophe Orsaz et de sa fille Célia. Quand bien même sous influence, le docteur le souligne « Jean-Paul Vidal a cependant toutes ses capacités de discernement ». « C’est seulement à distance, qu’il a commencé à se rendre compte qu’il avait manqué de sens critique. Même si on ne met pas en évidence de trouble mental particulier chez monsieur Vidal, il nous a paru complétement influencé par Marie Josée Montesinos ».

Et à l’expert de conclure : « Il a compris, il va s’interroger et il va probablement mettre à profit la détention ».

A lire aussi : https://pyreneesfm.com/videoles-disparus-de-mirepoix-des-temoins-cles-se-livrent