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Incendies dans l’Aude : des éleveurs ariégeois ouvrent leur domaine aux équidés sinistrés.

Face à la catastrophe qui frappe leurs voisins de l’Aude, ils n’ont pas hésité à proposer leur aide, en ouvrant leur exploitation aux équidés évacués ou menacés par les feux.
Incendies dans l’Aude : des éleveurs ariégeois ouvrent leur domaine aux équidés sinistrés
© D.R.

Alors que l’Aude est en proie à l’un des incendies les plus violents de ces dernières années, un élan de solidarité émerge à travers la région. Depuis le 5 août, plus de 16 000 hectares ont été dévorés par les flammes, touchant quinze communes et laissant derrière elles un paysage dévasté. Mais à Mirepoix, en Ariège, un couple d’éleveurs a décidé de transformer l’urgence en entraide.

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Éric et Nina Bertrand, installés sur un vaste domaine de 200 hectares, élèvent des chevaux de Mérens et des vaches gasconnes. Face à la catastrophe qui frappe leurs voisins de l’Aude, ils n’ont pas hésité à proposer leur aide, en ouvrant leur exploitation aux équidés évacués ou menacés par les feux.

« Je ne peux accueillir que des équidés, car je suis en sélection bovine, ce qui implique des règles sanitaires strictes », précise Éric Bertrand. « Mais dans les zones touchées, ce sont principalement des chevaux et des ânes qui sont en danger, car ce sont des secteurs naturellement secs. »

Le couple a immédiatement relayé sa proposition d’accueil via les réseaux sociaux et en contactant le Syndicat des éleveurs de l’Aude (Selpa).

Au-delà de l’urgence, Éric Bertrand évoque « un stress alimentaire » : « Le choc du feu est traumatisant pour les animaux, mais il y a un second stress, plus sournois, qui arrive après : la pénurie de nourriture. Le foin va manquer, les ressources aussi, et certaines exploitations n’auront même plus accès à l’eau si les infrastructures ont brûlé. ».

Sur leur domaine ariégeois, Éric et Nina Bertrand peuvent accueillir entre 10 et 12 chevaux ou ânes. Ils disposent de suffisamment de place, de nourriture, et surtout d’une volonté ferme d’aider.

« L’élevage extensif est un rempart contre les incendies » : le cri d’alerte d’un éleveur ariégeois

Pour Éric Bertrand, éleveur de vaches gasconnes des Pyrénées en sélection et de chevaux de Mérens, l’élevage extensif et le pastoralisme jouent un rôle essentiel dans l’entretien et la préservation des territoires secs. Installé depuis 2012 sur les coteaux arides de Mirepoix, il défend avec conviction ces pratiques ancestrales, souvent négligées par les politiques publiques.

« L’Aude en souffre aujourd’hui. Et demain, d’autres territoires seront touchés si aucune solution n’est apportée : ni soutien économique, ni allègement des normes pour l’élevage en zones difficiles », alerte-t-il.

Pour lui, le pastoralisme n’est pas seulement une tradition, c’est un outil moderne de gestion du territoire.

« L’élevage extensif permet d’entretenir des zones sèches, peu accessibles, où le risque d’incendie est élevé. Ce sont des espaces que personne d’autre n’exploite, et pourtant ils sont essentiels à la biodiversité, à la prévention des feux, à la vie rurale. »

Mais malgré ces bénéfices avérés, il déplore un manque de reconnaissance institutionnelle.

« Les politiques actuelles pénalisent l’élevage, tout comme la chasse. Résultat : nos territoires ruraux se vident, et les catastrophes se multiplient. Les incendies de cet été en sont la preuve tragique. »

Pour cet éleveur engagé, il est urgent de repenser la place de l’élevage dans la gestion du territoire, avant que d’autres drames ne se produisent.

Les éleveurs sinistrés peuvent les contacter directement à l’adresse suivante : [email protected]

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