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Feux de forêt : les pompiers ariègeois se forment pour être opérationnels à la saison des feux

today13 juin 2023 à 17h25

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Les sapeurs-pompiers se sont formés durant 40 heures ( du 5 au 9 juin dernier) à la lutte contre les feux de forêt afin d’être prêts à affronter la saison des feux qui approche.

C’est un sujet qui fait tristement la une des journaux, notamment depuis plusieurs jours au Canada et dans le monde entier : les feux de forêt, plus largement les feux dans les espaces naturels sont dans le viseur des sapeurs pompiers Ariégeois.

Durant une semaine, la haute Ariège a été le théâtre de manœuvres et d’exercices ayant pour but de préparer les pompiers à la saison des feux. « Un travail indispensable », explique le capitaine Patrick Antoniutti, responsable pédagogique de la formation feux de forêt de 1er et de 2e niveau : « Le département est soumis à des feux chaque année, c’est donc important une fois que la formation de base a été effectuée, de venir se former sur les départs de feux en espaces naturels ».

En effet, avec 66 000 hectares brûlés en 2022, selon le Système Européen d’Information sur les incendies des Forêts (EFFIS), la France a battu tous les records depuis ces 15 dernières années.

Mégots de cigarettes, sécheresse des sols, actes de malveillance : la saison estivale rime malheureusement très souvent avec des départs d’incendies. Un phénomène que le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) prend très au sérieux : « Ce qui est relaté au niveau des instances nationales mais aussi de la zone sud, c’est qu’ils s’inquiètent de la précocité de ces départs de feux et du manque d’eau sur ces zones-là, des conditions réunies qui risquent de les accentuer et de les rendre assez virulents », reprend le capitaine Patrick Antoniutti.

Des pluies répétées qui repoussent la saison des feux

Déjà sollicités à deux reprises pour renforcer les effectifs des départements voisins (le 16 avril sur Cerbère puis 15 jours après sur le secteur d’Argelès-sur-Mer), les sapeurs pompiers ont donc durant 40 heures – du 5 au 9 juin dernier- enchaîné les simulations et les manœuvres en haute Ariège au Col de Port, et au camping « le Sédours » à Surba : « Le mois d’avril a été concerné par des départs de feux de forêt chez nos collègues des Pyrénées-Orientales, et nos sapeurs pompiers ont déjà été sollicités à deux reprises pour partir en renfort », remémore Patrick Antonuitti. Une raison de plus de rester vigilants sur les bons gestes à adopter : « chaque année, il y a deux fois deux sessions de formation, une dans le Donezan et une sur la haute Ariège qui rassemblent des sapeurs pompiers de plusieurs centres de secours du département. On met en œuvre la formation de base des feux de forêt qui est axée sur la sécurité collective, la sécurité individuelle, et sur l’ensemble des manœuvres offensives et défensives ».

Malgré des départs de feux de plus en plus précoces, les pluies diluviennes qui s’abattent sur le ciel ariégeois depuis plusieurs semaines permettent de reculer l’échéance de la saison des feux. Une bonne nouvelle également pour les réserves en eau confie Patrick Antonuitti.

Des feux plus virulent ces dernières années

« Il pleut depuis un mois presque chaque jour, donc les réserves en eau sont remontées, et on voit que même les barrages remontent de manière assez conséquente. Les conditions météo que nous avons eues sur le mois de mai et en ce début juin nous permettent de reculer, au moins en Ariège, la saison d’éventuels départs de feu ».

Le nombre d’incendies de forêts en France entre 2008 et 2022 s’élevait à près de 1200 avec un pic atteint en 2019 avec 304 incendies. Même si le nombre de feux de forêts reste plutôt constant depuis 2015, les surfaces de forêt brûlées ont fortement augmenté car les incendies sont aujourd’hui plus destructeurs, avertissent les scientifiques. Selon eux, une année comme 2022 aujourd’hui considérée comme exceptionnelle (avec 66 000 hectares brûlés) pourrait devenir la norme à l’horizon 2050. Aussi, selon les dernières données, moins de 10 % des départs de feu en forêt seraient d’origine naturelle, et près de 40 % d’entre eux serait provoqués par des pyromanes.

Stéphanie Leborne

Écrit par: Stephanie Leborne

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