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Événement. « Les agriculteurs croulent sous les contraintes ! » défend un scientifique anti-pesticides

today8 mars 2024 à 8h16

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Dans les Pyrénées Orientales, la nouvelle édition de la semaine pour les alternatives aux pesticides aura lieu du 19 au 30 mars. 14 animations et conférences sont au programme. Ces rendez-vous s’inscrivent dans un contexte difficile pour le monde agricole.

Une agriculture plus écologique et plus saine ! Voilà ce que défend la prochaine édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides. Et ce alors que le gouvernement a suspendu le plan Ecophyto en février dernier pour répondre à la colère des agriculteurs, un programme censé conduire à une baisse d’usage des produits phytosanitaires. Le défi sera donc de s’adresser aux paysans sans les froisser, comme l’explique Gérard Llorca, du collectif Alternatives aux pesticides.

« Nous essayons de leur montrer que les choses sont possibles. Après, c’est vrai qu’il faut de l’accompagnement, et c’est là que le problème est le plus fort : on laisse les agriculteurs partir dans une voie, l’agriculture biologique ou respectueuse de l’environnement, mais on ne les aide pas que ce soit financièrement ou techniquement »

Cet argument fait d’ailleurs partie des reproches que les agriculteurs formulent à l’encontre du système agricole en France. Des revendications que le professeur Gilles Eric Séralini comprend, mais le spécialiste de la biologie moléculaire (connu pour ses recherches sur les OGM et les pesticides, parfois contestées) regrette tout de même la mise en pause du plan Ecophyto.

« Les agriculteurs croulent sous les contraintes, donc il faut relâcher un petit peu ces contraintes, mais la manière de le faire ce n’est pas qu’ils fabriquent des mauvais produits. Il y a des méthodes alternatives ! Il y en a plein qui parviennent à les mettre en œuvre. »

Ces méthodes alternatives seront évoquées au cours d’une conférence sur les dangers des pesticides dans l’alimentation. Le scientifique sera d’ailleurs accompagné du chef Jérôme Douzelet. « C’est un cuisiner, mais il a aussi fait des études scientifiques avec moi sur la pollution de l’alimentation industrielle par rapport à l’alimentation bio. Nous avons mesuré les quantités en polluants. C’est 6000 fois plus risqué de manger de l’agriculture industrielle », poursuit-il. L’idée est donc d’être moins dépendant de l’industrie agroalimentaire. De quoi nourrir des discussions et des débats ! Cette semaine pour les alternatives aux pesticides est donc toujours très actuelle.

 

Écrit par: Klervie Vappreau

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