La maison de santé d’Arignac, en partenariat avec la fondation Agir pour le Cœur des Femmes, a organisé samedi 6 septembre sa toute première journée de dépistage et de prévention cardiovasculaire dédiée aux femmes. L’événement, porté par l’équipe pluridisciplinaire en place, a rassemblé plus de 60 participantes âgées de 20 à 60 ans.
« Les créneaux de RDV épuisés en 48h »

« Toute cette journée part d’un constat : sur le plan cardiovasculaire, les femmes ne sont pas suivies, explique Françoise Chague, infirmière coordinatrice. D’où l’idée de faire cette journée et de mettre le sujet sur la table. Cette journée a eu un énorme succès : alors que nous n’avions pas encore communiqué, tout s’est fait sous le manteau… En 48 heures, nous n’avions déjà plus de créneaux disponibles. »En effet, selon le baromètre de la fondation, « lors d’une consultation médicale, 38 % des femmes ont déjà ressenti un manque d’écoute ou une minimisation de leurs symptômes, parce qu’elles étaient une femme. La proportion explose chez les moins de 25 ans, qui sont 60 % à en avoir déjà fait l’expérience ».
« En France, une femme meurt toutes les 7 minutes »

Un constat alarmant que partage Aurore Noel, responsable de la prévention et des territoires au sein de la fondation : « Notre combat depuis 5 ans, c’est d’interpeller le grand public sur le fait que les maladies cardiovasculaires sont, chez les femmes, l’une des premières causes de mortalité. C’est mal connu aujourd’hui, mais il faut savoir que chaque jour, 200 femmes meurent en France, soit une toutes les 7 minutes. »
« De plus en plus de femmes se font dépister »
Pour cette journée, cardiologue, angiologue, dermatologue, médecin généraliste, sage-femme et infirmières se sont relayés auprès des participantes. Au programme : prise de tension, mesure du cholestérol, des triglycérides et de la glycémie, contrôle du poids et du périmètre abdominal, électrocardiogramme, consultation cardiologique, gynécologique et écho-doppler.« On y est de plus en plus sensibilisés, mais il faut être honnête : c’est un peu l’héritage paternaliste et sexiste de la médecine », souligne le Dr Arthur Thery, angiologue et médecin vasculaire.

« Les signaux d’alerte et symptômes de maladies coronaires ont longtemps été observés sur des séries de patients masculins, avec des études menées et publiées par des hommes pour des hommes. Or, la symptomatologie n’est pas la même chez la femme. Il faut le corriger, l’apprendre aux étudiants, aux internes, et l’intégrer dans nos pratiques. Aujourd’hui, de plus en plus de femmes se font dépister, et c’est une très bonne chose. »
La fondation Agir pour le Cœur des Femmes le rappelle : « Dans 8 cas sur 10, les maladies cardiovasculaires pourraient être évitées. Activité physique régulière, alimentation équilibrée, réduction du tabac et de l’alcool, surveillance de la tension : autant de leviers pour agir en amont. »