Figure incontournable de la politique audoise et du Palais du Luxembourg, Roland Courteau s’est éteint ce lundi 4 août 2025, à l’âge de 82 ans. Ancien instituteur, socialiste engagé et sénateur pendant quarante ans, il laisse derrière lui un héritage politique fort, marqué par son engagement indéfectible pour la viticulture et les territoires de l’Aude.
La reconnaissance du vin comme patrimoine national
Né à Narbonne, Roland Courteau entre au Sénat en 1980, devenant alors le plus jeune sénateur jamais élu. Il y siégera jusqu’en 2020, quittant la Haute Assemblée à 77 ans après quatre décennies d’activité intense. Conseiller général de 1982 à 2001, puis vice-président du Conseil général de l’Aude, il a toujours su garder un lien étroit avec le terrain, notamment son canton et sa ville de cœur, Narbonne.
À Paris, il était reconnu pour sa rigueur, son assiduité, et sa capacité à faire entendre la voix du monde rural et viticole. En 2014, il fait adopter à l’unanimité un amendement symbolique : la reconnaissance du vin comme patrimoine national. Une victoire emblématique pour celui qui, à chaque crise, n’hésitait pas à arpenter caves, domaines et mairies de l’Aude pour construire des solutions au plus près des besoins des professionnels du secteur.
Une pluie d’hommages
Les hommages se multiplient depuis l’annonce de son décès. Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, salue « la perte d’un visionnaire » :
« Sa passion pour sa terre d’Aude, sa connaissance parfaite du monde viticole, et sa culture Méditerranéenne, guidaient ses travaux parlementaires. Souvent classé au sommet des palmarès de l’assiduité et de la production de rapports à la Haute Assemblée, reconnu sur tous les bancs durant quatre décennies pour la qualité de ses textes parlementaires, Roland Courteau aura été un inlassable défenseur de la viticulture du Languedoc et de la coopération viticole. »
Hélène Sandragné, présidente du Conseil départemental de l’Aude, rend hommage à un homme de convictions :
« Son rôle de sentinelle aura ouvert la voie à de nombreux élus locaux qui, dans son sillage et par fidélité à son héritage, poursuivent aujourd’hui ses combats. Je retiens aussi que Roland Courteau a été un conseiller général de Narbonne engagé pour son canton et sa ville. En lien avec Marie-Hélène Fabre, sa fidèle collaboratrice, qui est ensuite devenue députée, il portait l’intérêt général sans jamais oublier le territoire narbonnais auquel, comme moi, il était viscéralement attaché. »
Pour le sénateur actuel de l’Aude, Sébastien Pla, c’est avant tout la disparition d’un humaniste :
« Il n’a eu de cesse de lutter contre la pauvreté, c’est d’ailleurs à Roland Courteau que nous devons le droit universel à l’eau. À l’écoute de ses concitoyens, Roland Courteau, de son grand cœur, n’a jamais refusé de tendre la main à ceux qui étaient dans les difficultés. Il a mené tant de batailles pour la viticulture occitane, le droit des femmes, la protection de la Méditerranée, la transition énergétique, l’artisanat et le bâtiment… Il a marqué à jamais le Sénat par sa verve, sa ténacité et son amour, sans limite, pour son territoire. Il a ainsi laissé son empreinte indélébile dans les travaux parlementaires de ces 50 dernières années. »
La disparition de Roland Courteau laisse un vide profond dans le paysage politique local et national. Mais son action, ses combats, et l’estime unanime qu’il suscitait continueront de résonner longtemps dans l’Aude et au-delà.