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CRISE ELEVAGE : la montagne gronde…

today15 décembre 2023 à 10h32

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Dans les Pyrénées-Orientales, les éleveurs sont aux abois. Manque d’eau et pénurie de fourrage les contraignent à abattre une partie de leurs troupeaux. Plus assez de foin pour nourrir les bêtes, les éleveurs sont démunis. Pour toutes ces raisons la FDSEA 66 et les JA 66 lancent un appel à la Mobilisation le Samedi 16 décembre à 10h00 à UR
Ronds-points intersection D68–D30 et D68-N20.

L’État a mis en place un nouveau système assurantiel depuis le 1er janvier 2023, mais pour le syndicat FDSEA, il ne tient pas ses engagements. Les pertes dues à la sécheresse ne sont pas prises en charge par les contrats d’assurance prairie ni par le Fonds de Solidarité Nationale (FSN). Toujours pour le syndicat, les services publics doivent reconnaître la réalité sécheresse, et doivent se saisir du problème au plus vite pour venir en aide aux éleveurs.

Sans éleveurs, pas de territoire. Sans territoire, pas de pays.

Les sujets de mécontentements s’accumulent pour la filière. D’abord la sécheresse, qui provoque une pénurie de foin, la mise en place d’un système assurantiel par l’État, mais aussi la question des données « Airbus » : « l’indice de production fourragère fournie par images satellitaires est inapproprié au territoire et ne corrobore pas les expertises de terrain ». A Cela s’ajoute la non prise en charge des pertes par les contrats d’assurance prairie, la hausse des coûts de production, la flambée des prix des produits animaux, et l’accélération de la décapitalisation, réduction des cheptels et recul de la production.

La sécheresse dans toutes les têtes

La sécheresse impacte fortement l’élevage départemental en 2023 sur les surfaces fourragères et les céréales. La filière élevage cumule les conséquences de la sécheresse hivernale 2022-2023, puis printanière et maintenant estivale. Selon l’altitude, les pluies de mai et juin ont eu des effets bénéfiques contrastés. Au final, les pertes sont variables selon les secteurs mais pour certains éleveurs, elles représentent plus de 80 % des récoltes, avec des risques socioéconomiques élevés.

Alors même que l’ensemble des exploitations des surfaces fourragères n’étaient pas terminées, la Chambre d’agriculture avait réalisé un premier inventaire et évaluait alors une perte moyenne sur les fourrages entre 50 et 60 % avec des secteurs impactés à plus de 80 % (Basse-Cerdagne, plaine du Roussillon, contreforts des Corbière et des Albères). La perte de récolte de foin est estimée à 18 000 tonnes de fourrages. Les achats sont en cours et engagent d’importantes trésoreries qui peuvent représenter entre 60 et 100 % des aides annuelles des exploitations concernées. A 150 €/tonne, ces achats représentent 2,7 M €.

Les éleveurs du département sont désespérés et comptent bien faire entendre leur voix.

Écrit par: Klervie Vappreau

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