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Crise du textile : des collectes suspendues en Occitanie, la filière sous pression.

En Ariège, dans les Pyrénées-Orientales et d’autres départements d’Occitanie, les bornes de collecte textile du Relais sont temporairement hors service. En raison d’un mouvement de grève national et d’une crise financière touchant la filière, les collectivités locales, comme le SMECTOM du Plantaurel, appellent les habitants à conserver provisoirement leurs vêtements, linges et chaussures à domicile. Toute dépose est à éviter, sous peine de dégradation des textiles et de pollution visuelle.
Crise du textile : les collectes suspendues en Occitanie, la filière sous pression
©photo Stéphanie Leborne

Depuis mardi 15 juillet, l’ensemble des bornes de collecte textile gérées par l’opérateur solidaire Le Relais est temporairement hors service à l’échelle nationale, y compris dans les départements de l’Ariège, des Pyrénées‑Orientales et d’autres régions en Occitanie. Cette suspension fait suite à un mouvement de grève initié par l’association, qui déplore notamment une retenue des financements de la part de l’éco‑organisme Refashion, compromettant la trésorerie et les conditions de collecte .

Textile en crise : 3.000 emplois menacés, Le Relais en grève

Le Relais, acteur majeur de la collecte et du tri des textiles en France et à l’étranger, tire la sonnette d’alarme. Alors que l’entreprise emploie plus de 2.000 personnes dans l’Hexagone, dont une large part en insertion professionnelle, l’avenir de 3.000 emplois est aujourd’hui incertain.

En cause : un modèle économique déséquilibré, puisque le coût réel du tri textile s’élève à 304 euros par tonne, alors que la contribution versée par l’éco-organisme Refashion n’atteint que 156 euros, couvrant à peine la moitié des dépenses engagées. Face à cette incohérence, les salariés du Relais se mobilisent pour préserver leurs emplois et défendre une filière essentielle de l’économie circulaire.

Les habitants appelés à stocker leurs textiles

De son côté, Le Relais 64, basé à Pau et acteur majeur de la collecte et du tri dans les Pyrénées-Atlantiques, a lui aussi cessé temporairement ses activités, invoquant un blocage économique provoqué par l’éco-organisme Refashion.

La Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées a demandé aux habitants de conserver leurs vêtements, linges et chaussures chez eux, sans les déposer dans les bornes Le Relais ni dans les déchetteries, jusqu’à nouvel ordre.

@smectom

Le SMECTOM du Plantaurel a relayé le même message ce jeudi 17 juillet dans un communiqué, soulignant la nécessité de ne plus utiliser les bornes pour éviter la dégradation des textiles.

« Les entrepôts des opérateurs de collecte et de tri sont saturés. Merci de ne rien déposer dans les bornes, en déchèterie comme sur la voie publique, pendant quelques jours. Les dépôts au sol sont considérés comme des incivilités, et les textiles souillés ne peuvent ni être triés ni valorisés. »

Une filière en crise

Cette décision, prise par Le Relais au niveau national, met en lumière la crise profonde que traverse la filière textile en France. En Ariège, c’est l’antenne Le Relais 81 – qui couvre notamment une partie du périmètre du SMECTOM du Plantaurel – qui a annoncé la suspension.

Derrière cette suspension se cache un système à bout de souffle : explosion des volumes de vêtements jetables de mauvaise qualité, fermeture progressive des débouchés à l’international, entrepôts pleins, et économie du tri en péril, alertait déjà l’enseigne Emmaüs-VERTEX, acteur important en Ariège, qui traverse lui aussi une période difficile. Placé en procédure de sauvegarde depuis décembre 2024, il poursuit malgré tout la collecte de ses propres bornes, dans des conditions tendues.

Les textiles non réutilisables ont augmenté de 20 % : une qualité en baisse, un tri dépassé

Dans le Tarn, l’Hérault ou encore l’Aude, les structures locales tirent également la sonnette d’alarme. En mai dernier, le Syndicat Centre Hérault soulignait que l’afflux massif de vêtements jetables déstabilise le modèle économique de la filière solidaire.

D’après l’ADEME, en région Occitanie, la part des textiles non réutilisables a augmenté de 20 % en deux ans, alors que les capacités de tri restent insuffisantes.

Que faire de ses vêtements usagés ?

La consigne est claire :
Ne rien déposer dans les bornes textiles, ni en déchèterie ni sur la voie publique.
Tout sac laissé au sol est considéré comme un dépôt sauvage, et les vêtements salis ne peuvent plus être triés ni recyclés.

En attendant la reprise, le SMECTOM invite les habitants à stocker temporairement leurs textiles à domicile, ou mieux, à leur offrir une seconde vie :

« En Ariège, plusieurs associations, centres sociaux et collectifs de bénévoles organisent des ateliers de réparation ou de couture. N’hésitez pas à vous en rapprocher. »

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