Aude. « Va faire la soupe salope » : le procès du vigneron qui a insulté Sandrine Rousseau débute aujourd’hui à Carcassonne

Le tribunal correctionnel de Carcassonne doit juger un vigneron audois accusé d’outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique, le jeudi 28 mars 2025. En juin 2023, il avait insulté la députée écologiste Sandrine Rousseau, en lui disant « Va faire la soupe salope » alors qu’elle était en visite dans l’Aude. Un procès qui divise avec deux mobilisations de prévu. Une pour dénoncer le vigneron, une pour le soutenir.

Le procès du vigneron qui a insulté la députée écologiste Sandrine Rousseau se tiendra le 28 mars 2025 au tribunal correctionnel de Carcassonne. Il sera jugé pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique. La députée assistera au procès.

Les faits remontent au 12 juin 2023 dans l’Aude. Sandrine Rousseau et Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, se rendent dans le département pour participer à un atelier des états généraux de l’écologie. Sur place, un groupe de plusieurs agriculteurs en colère les attend pour leur dire qu’elles ne sont pas les bienvenues. Une rencontre qui a mal tourné. La député s’est faite insulté par un des vignerons qui a crié : « Va faire la soupe, salope ! ».

Le secteur agricole divisé

Le syndicat des Vignerons de l’Aude a annoncé le 21 mars une mobilisation de soutien au vigneron devant le tribunal correctionnel de Carcassonne. Des agriculteurs sont attendus à partir de 8 heures. Auprès de Pyrénées FM, le président du syndicat, Frédéric Rouanet, considère que c’est un « procès pour pas grand chose » et surtout, que ça « fait perdre du temps à la justice et à notre collègue qui est à trois mois de la retraite. »

Des propos qui ne sont pas acceptables pour la Confédération Paysanne de l’Aude. Joint par notre rédaction, le co-porte-parole, Yann Vetois, s’insurge : « on ne peut pas tenir de tels propos sexistes au 21e siècle, c’est totalement d’une autre époque. » En réponse à la mobilisation du Syndicat des Vignerons, le syndicat a annoncé le 26 mars que ses adhérents se rendront également devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, cette fois à partir de 8h30, pour dénoncer les propos du vigneron qui « donnent une mauvaise image » des agriculteurs.

Deux mobilisations à but contraire qui s’annoncent tendues. Toutefois, pour les deux représentants de syndicats, il n’y a pas de risques que cela tourne mal. « On ne se fait pas de soucis de ce côté-là, c’est un syndicat minoritaire, ils sont quatre et demi dans notre département », dépeint Frédéric Rouanet, qui estime que ses adhérents n’hésiteront pas à répondre en cas de provocations de la Confédération Paysanne. Mais pour Yann Vetois, il est pratiquement certain que la plupart des gens présents seront de leur côté : « Je ne crois pas à cette majorité qui s’exprime en disant que tout le monde est d’accord avec cela. »

Jade David