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Le moulin de Cugarel est le dernier des 32 moulins farinier de Castelnaudary encore debout. Le spécialiste du sujet, c’est Olivier Biau, responsable de l’accueil à l’office de tourisme de Castelnaudary. Pyrénées FM l’a accompagné pour un véritable voyage dans le temps de 400 ans en arrière. Découverte.
Olivier Biau, responsable de l’accueil à l’office de tourisme de Castelnaudary, prend plaisir à faire visiter le moulin de Cugarel, un édifice resté debout durant 400 ans, seul survivant des 32 moulins farinier de la ville. Le moulin, datant du 17ᵉ siècle, est aujourd’hui classé monument historique.
Une fois à l’intérieur, on se rend compte de l’étroitesse de l’édifice. Le mécanisme, qui prend beaucoup de place, mais reste authentique, donne l’impression d’un véritable voyage dans le temps.
Pour garder l’édifice aussi authentique que possible, Olivier Biau précise que tout le mécanisme est bien d’époque. Laissé à l’abandon durant 41 ans, de 1921 à 1962, la municipalité a ensuite décidé de le rénover. Pour cela, il fallait conserver l’ensemble du mécanisme. Deux pièces manquantes ont été remplacées par des pièces provenant des 154 moulins du Lauragais, qui était alors le premier grenier à blé de France.
Pour autant, le moulin n’a jamais refonctionné, les nouvelles pièces n’étant pas adaptées au mécanisme d’origine. Toutefois, voir l’ensemble des pièces permet aux visiteurs de comprendre son fonctionnement. Olivier Biau prend l’exemple d’un vélo pour l’expliquer aux plus jeunes, avec un arbre moteur qui entraîne les rouages. S’ajoute une crémaillère dont le système de chaîne a la capacité de dérailler, puisque le toit tourne à 360 degrés. Pour le frein, de la même manière qu’un vélo, il suffit de soulever un levier, ce qui entraîne une chaîne qui actionne une poutre. Ce levier entraîne une autre poutre qui vient frotter la roue pour la ralentir.
Si on a la chance d’observer le mécanisme du moulin de Cugarel aujourd’hui, cela tient presque de l’acte divin.
Le moulin de Cugarel, dernier des 32 moulins de Castelnaudary, est un véritable miraculé tant les causes de destruction des moulins sont multiples. On peut citer notamment la Première et la Seconde Guerre mondiale, où de nombreux édifices français ont été détruits, ainsi que les nombreux autres conflits qui se sont déroulés. « Ils ont aussi été récupérés par les habitants, ça reste des matériaux. »
Les causes de destruction des moulins ne s’arrêtent pas là. Le meunier lui-même pouvait être responsable de la destruction de son propre lieu de travail. Olivier Biau insiste sur le fait que l’éclairage, à cette époque, se faisait à la bougie ; l’édifice, étant largement construit en bois, était donc particulièrement vulnérable aux incendies.
Toutefois, il est possible de faire pire que de mettre le feu à son moulin, par exemple, en le faisant exploser. « La farine et le grain créent une poussière qui peut fermenter. En plus d’abîmer les poumons, cette poussière peut créer un gaz hautement inflammable qui, au contact du feu, provoque une explosion. C’est pour ça qu’on peut parler de miracle pour Cugarel », précise Olivier Biau.
Meunier, un métier qui se mérite
Olivier Biau, à travers la visite du moulin de Cugarel, s’amuse à raconter et surtout à déconstruire les clichés autour du quotidien du meunier. On connaît tous la comptine « Meunier, tu dors », et le guide s’amuse en commençant par « c’est faux, le meunier travaille 10 à 12 heures par jour, 6 jours sur 7, sauf le dimanche évidemment, soit 300 jours dans l’année. » Un métier harassant, comme il aime le dire, mais synonyme d’ascension sociale.
Il est choisi par le souverain en personne pour officier dans le moulin. Un honneur pour l’homme choisi mais qui peut s’apparenter à un cadeau empoisonné. Quand il n’y a pas de vent, pas de repos pour le meunier qui doit entretenir son moulin, graisser de nouveau le mécanisme, changer les pièces à la force des bras comme la meule principale qui est usée au bout d’un an. Un rythme qui ne laisse pas indemne le meunier.
Sa vie est ponctuée par des problèmes de santé comme de l’asthme à cause de la poussière du grain et il porte à longueur de journée des sacs de 50 kg de grains et de 80 kg de maïs, son dos est en miettes. Enfin, le bruit du mécanisme le rend sourd au bout de deux ans. Avec une espérance de vie de 41 ans environ, son fils prend le relais afin de garder le moulin dans la famille.
Florian Cibot
Écrit par: Melvin Gardet
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