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AUDE. Exposition « Henry de Monfreid, d’ici et d’ailleurs »

today22 mars 2024 à 11h15 1 5

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L’exposition proposée par les Archives départementales de l’Aude Marcel-Rainaud du 4 avril 2024 au 3 janvier 2025, révèle les diverses facettes de la vie frondeuse et tumultueuse d’Henry de Monfreid, le célèbre aventurier audois né à La Franqui (Leucate) en 1879.

La sélection de documents et de photographies présentée, issue du fonds d’archives conservé depuis 2018, restitue toute la fougue, la liberté absolue de ce personnage d’exception, témoin d’une époque, des paysages qu’il fréquente et qu’il offre à découvrir, notamment au travers de ses écrits En écho à cette production foisonnante, une série de photographies de l’artiste contemporaine sud-africaine Lebohang Kganye est exposée en grand format à l’extérieur du bâtiment : un autre regard, pour une autre histoire…

Un mot sur Henry de Monfreid

Né Henri à La Franqui (Leucate) le 14 novembre 1879, Henry de Monfreid est le fils du peintre George Daniel de Monfreid et d’Amélie Bertrand. Sa famille maternelle est ancrée sur la côte languedocienne, où il passe les sept premières années de sa vie. Après des études à Paris, puis à Carcassonne, il exerce divers métiers et cherche sa voie. En 1911, il décide finalement de partir pour l’Afrique de l’Est, arrive à Djibouti et travaille pour une entreprise française qui achète des peaux et du café en Éthiopie. Peu à peu, il s’habitue à son nouvel environnement, puis se fixe à Obock, de l’autre côté de la baie de Djibouti. Durant plusieurs années, il navigue en mer Rouge et se livre à de multiples trafics avec l’Arabie et l’Égypte (armes, haschich, perles…). Il se marie en 1913 avec Armgart Freudenfeld, qui ne le rejoint en Afrique qu’en décembre 1916.

Dans l’entre-deux-guerres, Henri poursuit ses opérations commerciales et achète des terrains en Éthiopie où il crée une centrale hydroélectrique à DiréDaoua et une plantation de café à Araoué. En 1931, il publie son premier ouvrage Les secrets de la mer Rouge, dont le succès est immédiat. Un certain nombre d’autres livres vont suivre jusqu’en 1939. Très critique à l’égard du négus, Monfreid est expulsé d’Éthiopie en 1933. Il n’y retourne qu’avec les troupes
d’occupation italiennes à partir de 1936 mais il est fait prisonnier par les troupes anglaises en mai 1942 et déporté au Kenya, où il reste interné jusqu’en 1946. De retour en France en 1947, à l’âge de 68 ans, accompagné de sa seconde épouse, Madeleine Villaroge, il s’installe à Ingrandes. Il se consacre alors à la littérature et donne des conférences sur l’Éthiopie et l’Afrique de l’Est. Néanmoins, il passe chaque été à La Franqui où il a fait construire une petite maison. Décédé dans l’Indre le 13 décembre 1974, il est enterré au cimetière de Leucate.

Découvrir le contexte historique et artistique dans lequel évoluait Henry de Monfreid, explorer l’univers de la
photographie, rencontrer des écrivains, des musiciens, s’initier au carnet de voyage, fabriquer sa carte pop’art…
Autant de découvertes et d’activités proposées par les Archives départementales de l’Aude grâce à la programmation culturelle, aux visites guidées et ateliers organisés jusqu’en janvier 2025, d’Ici et d’aventures !

Au programme au mois d’avril, le jeudi 4 avril aura lieu une conférence : « Henry de Monfreid, morceaux choisis ». Il s’agit d’une conférence inaugurale par Guillaume de Monfreid, petit-fils d’Henry de Monfreid. Le 25 avril : « Deux regards photographiques sur l’Afrique. Henry de Monfreid / Lebohang Kganye : deux situations historiques et
artistiques, pour une création africaine masculin / féminin». Par Christian Gattinoni, critique d’art.

Écrit par: Klervie Vappreau

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