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Ariège. Huit équidés dénutris saisis par la justice et placés dans une association

today29 janvier 2025 à 8h34

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Sur un terrain clôturé de près de trois hectares, à proximité de Talcaneô à Luzenac, sept chevaux et un âne ont été saisis le mardi 28 janvier. Extirpés de leur enclos sur décision de justice, ils ont été secourus par l’association Libre en Barguillère, en collaboration avec les forces de l’ordre. Ces animaux, qui erraient depuis l’automne dernier dans un état alarmant — ventres gonflés, sabots abîmés, amaigris et, pour certains, presque squelettiques — ont enfin pu être pris en charge. Ce fut un véritable soulagement pour l’association et pour les riverains, témoins impuissants de la dégradation de ces équidés.

L’alerte a été donnée en début d’année

Johanna Randavel, présidente de l’association, a été informée de la situation à la fin de l’année dernière. Après une première visite sur place le 2 janvier, elle n’avait pas observé de changement, mais s’est dit soulagée d’avoir pu intervenir : « Ça y est, on les enlève de ce calvaire ! » s’enthousiasme-t-elle. Elle explique : « On m’a alertée sur l’état de ces chevaux à la fin de l’année dernière. Je suis venue constater qu’ils étaient dans un état cadavérique, certains mangeaient même leur crottin. J’ai donc déposé plainte et demandé une saisie d’urgence, car clairement, ils ne pouvaient pas passer l’hiver dans ces conditions. » Les propriétaires, anciens résidents de Luzenac aujourd’hui installés en région toulousaine, sont également impliqués dans une autre association de défense animale. Johanna Randavel raconte : « La propriétaire des chevaux était venue chez moi il y a environ un an, elle cherchait un endroit pour ses chevaux avant de trouver ce pré à Luzenac. Nous avions discuté, et elle m’avait expliqué qu’elle avait une association avec beaucoup de matériel… »

photo Stéphanie Leborne

Après près de deux heures d’intervention, avec la validation d’une vétérinaire, bénévoles et gendarmes ont procédé à la saisie des équidés, qui ont été installés dans trois vans et un camion aménagé. Les huit animaux ont ensuite été transportés en toute sécurité au siège de l’association à Manses, près de Mirepoix. Les semaines à venir seront cruciales pour ces équidés : « Il y a plusieurs scénarios. Soit la propriétaire décide de faire abandonner le troupeau, et les chevaux reviendront à l’association, avec une possibilité d’adoption pour ceux qui sont en état de l’être. Soit elle décide de les garder, et nous attendrons alors une audience au tribunal qui rendra sa décision. »

photo Stéphanie Leborne

Si l’opération de sauvetage a apporté un soulagement, elle a aussi mis en lumière des tensions avec les propriétaires. Plusieurs riverains, témoins de la situation, ont préféré garder l’anonymat par crainte de représailles. « On ne sait pas de quoi ils sont capables, lui, il est visiblement sanguin, on ne sait pas comment il pourrait réagir », confie un voisin. Johanna Randavel, elle-même, a été menacée de mort quelques heures après sa première intervention : « Un homme m’a contactée et m’a menacée, j’ai déposé plainte, mais elle a été classée sans suite », précise-t-elle.

L’association lance un appel aux dons

Fondée en 2010 dans la vallée de la Barguillère, l’association Libre en Barguillère se dévoue au sauvetage des équidés maltraités ou destinés à l’abattoir. Le sauvetage, les soins et la recherche de familles d’accueil font partie de ses missions principales. Bien qu’elle fonctionne grâce à l’engagement de bénévoles, l’association est constamment à la recherche de nouvelles personnes pour participer aux soins quotidiens. Johanna Randavel indique : « Je suis épaulée par un couple d’amis qui me relèvent le jeudi et le samedi, ainsi qu’une bénévole qui intervient les samedis et dimanches matins. Je suis donc en recherche active de bénévoles. »

photo Stéphanie Leborne

Avec l’arrivée des huit nouveaux équidés, l’association Libre en Barguillère compte désormais 43 pensionnaires. Face à ces prises en charge supplémentaires, chaque don est crucial pour soutenir l’association dans ses actions. Que ce soit des dons financiers, de matériel ou de nourriture, toute aide est bienvenue pour permettre à l’association de continuer son travail essentiel. Les personnes souhaitant apporter leur soutien peuvent contacter directement Johanna Randavel au 06 85 42 64 81.

Écrit par: Stephanie Leborne

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