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Si la quasi-totalité des rivières du département sont peuplées (et re peuplées) de manière naturelle, la fédération de pêche a relevé que certaines zones, comme la rivière du Saurat, ont besoin de l’intervention de l’homme pour optimiser les conditions favorables à cette reproduction. « Le département de l’Ariège est en gestion patrimoniale, c’est à dire qu’il n’y a aucun apport de poissons, explique Jean-Pierre Dimon, président de la Fédération ariégeoise de pêche, c’est une reproduction qui est naturelle, et ce que nous mettons en place aujourd’hui, c’est justement pour favoriser le repeuplement des rivières, rien ne vient de l’extérieur, et on y tient particulièrement ».
S’adapter à l’évolution climatique et à celle des espèces, ou pallier aux accidents météorologiques sont autant de paramètres et de problématiques à prendre en compte, observe Allan Yotte, ingénieur et responsable technique de la fédération de Pêche de l’ Ariège et de Protection du Milieu Aquatique : « On suit le Saurat depuis 2009, notamment en faisant des pêches d’inventaires, et il s’avère qu’à partir de 2019/2020, on s’est rendu compte que dans le Saurat on avait une reproduction qui était toujours en retrait, on s’est donc interrogé, nous avons exploré les frayères et réalisé un suivi, et nous avons pu voir qu’il y avait quelques placettes mais quand même un déficit de ces zones favorables à la reproduction, et puis il y a eu la grosse crue de janvier 2022 qui a retiré tous les graviers et a fait disparaître les placettes que l’on connaissait, donc on s’est dit qu’il fallait déclencher une action pour rapporter du potentiel à ce cour d’eau ».
Ainsi, durant une semaine, la fédération départementale épaulée par la commune de Saurat et plusieurs membres actifs de l’AAPPMA locale (la truite Sauradelle), ont relevé leurs manches et ont recréé trois stations de frayères dans le cours d’eau : « Pour ce chantier, on a une petite semaine de travail, quatre jours environs avec la remise en état des sites, et au total on aura mis environ 60 tonnes de graviers sur trois stations, reprend Allan Yotte, c’est à dire sur plus ou moins 400 mètres de cours(…).Ces 60 tonnes ne sont pas totalement utilisées, on a une toute petite réserve par station qui nous permettra de réintervenir si jamais il devait y avoir un évènement ou une crue exceptionnelle qui viendrait impacter ce que l’on a fait ».
De quoi amorcer correctement la saison de reproduction qui vient tout juste de démarrer : « la reproduction de la truite fario à lieu durant l’hiver après une migration automnale, de novembre à janvier environ», souligne l’ingénieur. Ainsi, durant quatre mois, la truite fario (femelle) va arpenter les petites plages de graviers et creuser des trous pour préparer les nids. Elle y déposera ses ovules que le male viendra ensuite féconder.
Une véritable synergie s’est ainsi mise en place pour la sauvegarde et la préservation de l’espèce : « Je veux vraiment remercier le maire de Saurat avec son équipe et ses services techniques, y compris les bénévoles de l’AAPPMA qui ont participé a cette opération, souligne Jean-Pierre Dimon le président de la Fédération de pêche, c’est plusieurs jours de travail, et on le sait aujourd’hui le bénévolat c’est compliqué
Si aujourd’hui la population de truite fario dans le Saurat a diminué, cela n’a pas toujours et cas, comme l’explique Jean-Luc Rouan, le maire du village : « Saurat est un haut lieu de la truite depuis de nombreuses années, depuis le siècle dernier. Il y avait de nombreuses piscicultures, dont une pisciculture d’état, c’est-à dire une pisciculture officielle, qui élevait des truites fario, et qui permettait d’alimenter toutes les associations de pêche du département et tous les lacs de montagne. La pisciculture d’état et l’élevage officiel de fario ont effectivement disparu, mais il nous reste un pisciculteur privé qui fait de la très bonne truite(…).C’est vrai que les cours d’eau voient leur population légèrement régresser, mais le Saurat à tout de même une population de truites assez importantes, même si elles ne sont pas très grosses, qui permet de maintenir cette vie, c’est aussi pour ça que la fédération de pêche à choisi le Saurat pour reconstituer des frayères ».
Écrit par: Stephanie Leborne
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