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ARIEGE-Consignes des bouteilles en plastique: le Smectom dénonce une perte de 300 000€ pour le département au bénéfice des industriels

today17 mai 2023 à 13h29

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Florence Rouch, la Présidente du SMECTOM dénonce « une fausse consigne » dont l’appellation prête à confusion / Photo : Stéphanie Leborne

Ecoutez l’interview ici :

Interview de Florence Rouch, la Présidente du SMECTOM

Le Syndicat Mixte d’Étude de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères (SMECTOM) de l’Ariège rejoint la quasi totalité des centres de tri du Pays et dénonce « une volonté de l’Etat de mettre en place une fausse consigne” pour le recyclage des bouteilles en plastique au bénéfice des industriels.

L’idée : détourner les bouteilles plastiques des poubelles de tri et les recycler dans des points de collectes.

Les collectivités, les grandes perdantes du dispositif

Selon Florence Rouch, la Présidente du  SMECTOM, ce dispositif entraînerait la perte d ‘environ 300 000€ pour les collectivités du département de l’Ariège, qui se verraient privées d’une partie de la revente de ces matériaux :  » Chaque année, le SMECTOM traite 200 tonnes de plastiques polyéthylène qui est ensuite, triés, conditionnés en bal et vendus aux repreneurs selon des cahiers des charges qu’il faut respecter », explique, la directrice du SMECTOM.  » La bouteille en PET c’est ce qui se revend le plus facilement et qui a une valeur plus élevée », reprend la Présidente Florence Rouch.

Une mesure qui intervient alors que le SMECTOM a engagé 8 M€ d’euros d’investissement pour moderniser le centre de tri

En effet, le polyéthylène-téréphtalate est le matériau qui rapporte le plus car il est le plus recherché par les industriels.  » Nous avons investi 8M€ euros pour moderniser le centre de tri, c’est à dire lui donner la capacité de prendre des plastiques quelles que soient leurs formes et de collecter davantage de résine, et aujourd’hui, les industriels essaient avec la complicité du gouvernement à se réaccaparer la crème de la crème des déchets ménagers, pour ne laisser sur le dos des collectivités que les déchets les plus compliqués à trier et qui ont le moins de valeur (…) »

En parallèle, « ce système de collecte pénaliserait doublement les consommateurs et consommatrices », explique le SMECTOM qui se seraient facturés deux fois sur leur bouteille d’eau: à la fois à l’achat et sur la fiscalité locale (la TEOM). 

Les intercommunalités et les syndicats de déchets d’Occitanie ont présenté une motion commune dans le cadre des concertations régionales menées par les DREAL. Les signataires y dénoncent un système “aux effets pervers”  et appellent à une vraie stratégie de réemploi.

La concertation nationale en cours sur la consigne se tient jusqu’au mois de juin.

Stéphanie Leborne

Écrit par: Stephanie Leborne

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