Un changement historique s’est opéré à la tête de la Principauté d’Andorre. Josep-Lluís Serrano Pentinat a officiellement accédé à la fonction de coprince épiscopal d’Andorre, succédant à Monseigneur Joan-Enric Vives i Sicília, qui a présenté sa démission de l’évêché d’Urgell. En vertu de la Constitution andorrane, le poste de coprince est automatiquement lié à la charge de l’évêque d’Urgell, l’un des deux chefs d’État de cette petite nation pyrénéenne.
Diocèse d’Urgell et coprince d’Andorre
La nomination de Josep-Lluís Serrano au titre d’évêque coadjuteur avait été annoncée par le Vatican le 12 juillet 2024, marquant ainsi le début d’une période de transition en douceur, comme le veut la tradition ecclésiastique. Avec la démission effective de Mgr Vives, Serrano devient à la fois évêque titulaire du diocèse d’Urgell et coprince d’Andorre, partageant la souveraineté avec le président de la République française.
Le parcours de Josep-Lluís Serrano Pentinat
Le nouveau coprince, âgé de 48 ans, est originaire de Tivissa, en Catalogne. Diplomate chevronné au sein du Saint-Siège, il occupait jusqu’à présent le poste de conseiller de nonciature à la section des affaires générales de la Secrétairerie d’État du Vatican, fonction qu’il exerçait depuis 2019.
Joan-Enric Vives, de son côté, quitte ses fonctions après 22 années passées à la tête du diocèse et de la principauté. Il avait lui-même été nommé évêque coadjuteur en 2001, avant de succéder en 2003 à Mgr Joan Martí Alanis, qui avait assuré cette charge pendant 32 ans. Sous son épiscopat, Vives a accompagné plusieurs réformes majeures et symbolisé la continuité de la tradition coprincipielle dans un Andorre modernisé.
Le gouvernement andorran a salué cette transition avec reconnaissance et confiance, soulignant « la stabilité et la pérennité des institutions andorranes » et remerciant Mgr Vives pour ses deux décennies de service. Le rôle spirituel et protocolaire du coprince épiscopal, bien qu’en retrait des affaires gouvernementales quotidiennes, demeure un pilier fondamental du régime politique andorran, unique en Europe.
C’est donc le pape François qui, en nommant Josep-Lluís Serrano à la tête du diocèse d’Urgell, a indirectement désigné le nouveau coprince d’Andorre, dans une tradition qui remonte au XIIIe siècle.