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Un homme de 44 ans accusé d’agression sexuel, de viol sur mineur et de détention d’images pédopornagraphiques est jugé depuis jeudi 2 mai – jusqu’au 7 mai – devant la cour d’assises, au palais de justice de Foix. L’alerte a été donnée par son neveu de 8 ans et demi, qui confiera avoir été touché par son oncle lors d’une nuit passée à son domicile. Au fil de l’enquête, 142 fichiers (images et vidéos) à caractère pédopornographiques seront retrouvés chez l’accusé. Parmi ces fichiers, une vidéo qu’il a lui – même tournée avec une autre victime – un jeune garçon âgé de 11 ans, le fils de ses meilleurs amis. Cette découverte déliera les langues et dirigera les enquêteurs sur ( au total) quatre victimes, toutes des jeunes garçons âgés entre 8 ans et 13 ans au moment des faits.
Les avocats des parties civiles sont les premiers à l’affirmer, « habituellement ce genre d’affaires se déroulent à huis clos ». « Aucune des parties n’a demandé le huis clos, car les victimes ont besoin de se faire entendre, pour elles, c’est primordial », a alors confié Me Jean-Sébastien Billaud, l’avocat de Louis*. Ainsi, si le procès qui se déroule depuis le 2 mai dernier au palais de justice de Foix a pris des allures d’exutoire pour les victimes, il se vit, et se lit, d’heure en heure sur les visages des jurés, présents au nombre de neuf (dont trois remplaçants),qui siègent aux côtés de trois juges.
Dans le box des accusés, Fabien*, un quadragénaire au visage fermé, cadre ‘dynamique’ aux verbes tranchés, un brin arrogant, qui expliquera à l’issue de chaque récit, « qu’il ne comprend pas, que rien de tout ça ne s’est passé, que c’est peut-être un malentendu », pour finalement avouer du bout des lèvres les faits pour trois des quatre victimes à la fin de cette troisième journée d’audience, ce lundi 6 mai.
Du haut de ses 8 ans et demi, c’est bien le petit Nicolas qui va permettre à trois autres victimes, plus âgées que lui, de pouvoir se livrer et se libérer d’un lourd fardeau. En effet, le jeune garçon, qui n’est autre que le neveu de l’accusé, va confier à sa grand-mère maternelle, avoir été victime d’attouchements sexuels alors qu’il était en vacance chez son oncle, pour une nuit seulement : » Tu sais mamie, ton fils il est bizarre, il aime les hommes, il m’a touché les fesses, le zizi, il m’a aussi demandé de le masser sur le ventre, et il était tellement détendu qu’il a fait pipi dans son slip ».
Des déclarations assourdissantes qui vont en quelques secondes ébranler la vie de plusieurs familles. Nicolas, mettra plusieurs semaines avant de se confier à nouveau à son grand-père paternel. La machine sera alors lancée, et les enquêteurs se diviseront le travail entre le Puy de Dôme ( lieu de résidence de l’enfant) et l’Ariège où vit l’agresseur. Les perquisitions ne se feront pas tarder, les enquêteurs saisiront deux disques durs et un ordinateur portable, avec au total 142 fichiers à caractères pédopornographiques, mettant en scène de très jeunes enfants, voire des bébés.
Au fil de l’enquête, les experts découvrirons des vidéos, dont une qui retiendra particulièrement leur attention puisque l’accusé y est visible, avec une autre victime, un jeune garçon de 11 ans, Noé, son « filleul de coeur », le fils de ses meilleurs amis. Fabien déclarera tout au long du procès son amour pour Noé, conjuguant dans ses déclarations des sentiments amoureux, et son attirance pour les silhouettes juvéniles.
Lors de ses auditions, Noé confiera que deux autres copains ont également été agressés par l’accusé, Louis et Ludo, d’un age sensiblement similaire. Attouchements, fellations, viols, tentative de viol : les accusations sont terribles, les récits glaçants. On découvrira un mode opératoire identique, allant de son comportement de confident à celui de copain capricieux. Il fera des cadeaux conséquents, des motos, des jeux, des téléphones, organisera des sorties au ski, et adoptera une posture de papa ou de tonton de substitution. « Il vivait à l’américaine, c’était open bar chez lui, on savait qu’on pouvait manger ce qu’on voulait, jouer aux jeux vidéos, se coucher quand on voulait; et il répétait ‘ce qu’il se passe chez Fabien reste chez Fabien’ « , explique Ludo, l ‘une des quatre victimes.
Durant les premières heures du procès, l’homme se défendra et niera les faits, sauf pour Noé, qu’il dit aimer. L’accusé va progressivement admettre que les récits pourraient finalement s’avérer exacts, grace à la tenacité de son avocate.
Les récits de Nicolas, Noé, Ludo sont finalement, « possiblement avérés ». Reste celui de Louis, que l’homme continue de rejeter. Une épreuve de plus pour ce jeune garçon.
Au fil du procès, plusieurs experts se sont succédés et ont dressé les profils psychologiques de chacun. Du côté des victimes, les conclusions sont sans appel, toutes les jeunes victimes doivent vivre avec un syndrome de stress post-traumatique. Anxiété généralisée, tiques, bégaiements, agitations, tremblements, ou encore problème de concentration : les conséquences sont handicapantes, allant du décrochage scolaire aux idées noires.Pour leurs familles respectives, la note est salée, les émotions sont à vif, et on apprendra une récidive de cancer pour la maman de Louis, et pour le papa du même garçon un infarctus réactionnel à l’affaire.
Du coté de l’accusé, le tableau est ambivalent: gentil, agréable, intelligent, l’homme est ainsi dépeint comme ayant une âme généreuse qui doit composer avec ses démons, et de nombreuses addictions: l’alcool, le cannabis et le sexe. Les experts décrivent un homme » Narcissique, agressif, amer, avec une façon de parler assez brute ». Issu d’une famille de quatre enfants, Fabien arrivera en France dans sa petite enfance. Il débutera sa scolarité en Allemagne et poursuivra ses études en France, notamment en électrotechnique, puis suivra une formation dans la téléphonie et sera également technicien de maintenance en station de ski. Qualifié de surdoué par sa mère avec une mémoire « hors norme », Fabien parle trois langues, et possèderait, selon son entourage, des talents musicaux dont l’oreille absolue. Des talents qui lui ont d’ailleurs permis de créer un groupe de musique, qu’il partageait jusqu’à son incarcération avec le père de Noé.
A la question de l’avocat général, pensez- vous qu’il y a un risque de réitération et peut t’on mesurer sa dangerosité ?, la réponse de l’expert est sans ambiguïté : » Oui, il y a un risque réel de réitération, minoré par ce qui peut être mis en place certes ».
Les plaidoiries démarreront demain avant que la cour d’Assises statue et rende son verdict.
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Écrit par: Stephanie Leborne
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