Procès Jubillar en direct : Cédric Jubillar interrogé ce lundi après-midi sur la nuit de 15 au 16 décembre.

Dernière semaine du procès Jubillar : ce lundi 13 octobre, Cédric Jubillar, jugé pour le meurtre de son épouse Delphine, est interrogé sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, celle de la disparition de la jeune infirmière. Suivez le déroulé des audiences en direct, minute par minute.
« Qu’est ce que je vais faire maintenant qu’elle n’est plus là »: cette phrase que Cédric Jubillar a prononcé le soir de la disparition de Delphine
©Cédric Jubillar - photo Stéphanie Leborne

Dernière semaine du procès Jubillar : ce lundi 13 octobre, Cédric Jubillar, jugé pour le meurtre de son épouse Delphine, est interrogé sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, celle de la disparition de la jeune infirmière. Suivez le déroulé de l’audience en direct.

17h00 – Me Nakache-Haarfi interpelle Cédric Jubillar, il lui demande si c’est la première fois qui voit l’amant de son épouse.— « Vous l’avez vu pour la première fois à l’audience ? » — « Oui. » — « Et qu’en avez-vous pensé ? »
— « J’ai été déçu. » — « Seulement déçu ? Pas de colère, pas de peine ? » — « Non. Le temps est passé… Il y a quatre ans, je lui aurais mis mon poing dans la figure. » — « Et si vous aviez surpris votre femme en train de vous tromper ? »
— « Je ne l’ai pas trouvée en train de me tromper. »

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16h54 –Me Chmani, avocate des enfants de Delphine et Cédric Jubillar, prend la parole. Elle évoque les mots du jeune Louis : — « Peut-être que si je viens, je vais le sensibiliser et qu’il finira par dire des choses », confie-t-il à son avocate. Et d’ajouter : « J’aimerais me recueillir sur une tombe. ». L’avocate demande alors à Cédric Jubillar : — « Qu’avez-vous à répondre, M. Jubillar ? » — « Moi aussi, j’aimerais », répond-il. Me Chmani poursuit : — « Et à cette phrase, “Il ne dit pas la vérité”, qu’avez-vous à répondre ? » — « Malheureusement, c’est ce qu’on lui a soufflé pendant des années », déclare l’accusé.

16h35 – Me Battick reprend l’interrogatoire de Cédric Jubillar : — « Vous avez dit que ce que vous portiez au doigt n’est pas une alliance. C’est quoi ? » — « C’est une bague, c’est Jennifer qui me l’a offerte », répond l’accusé. — « Et l’alliance de Delphine ? » — « Oui, mais Jennifer l’a prise pour connaître mon tour de doigt et je ne l’ai pas récupérée. » L’avocat le relance : — « Pourquoi avez-vous menti pendant le procès ? » — « Je n’ai pas menti. » — « Pourquoi vous avez menti quand vous parlez des prières, pourquoi vous avez menti quand vous parlez des chiens, pourquoi vous avez menti quand vous avez dit que quelqu’un aurait pu entrer dans le salon sans que vous l’entendiez, vous n’avez pas menti ? Ce n’est pas une volonté de nous mettre sur une fausse piste jusqu’au bout ? » — « Non, mais allez-y, continuez dans vos erreurs », rétorque Cédric Jubillar. Me Battick insiste : — « Vous avez appris vos réponses par cœur ? Votre attitude aujourd’hui ne correspond pas à ce que disent de vous vos proches. Je ne sais pas, j’ai oublié, je ne sais pas, pourtant, on entend dire que vous êtes une grande gueule », lance l’avocat. L’avocat conclut : — « Nous entrons dans la quatrième semaine de procès. Vous avez dit deux fois aujourd’hui que vous êtes innocent. Vous n’avez pas envie de le hurler ? » — « Je ne vais pas crier, ce serait inaudible », répond Cédric Jubillar dans un ton résigné.

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16h32 – La présidente ouvre les questions diverses

16h29 – Les avocats de la défense ne posent aucune question à leur client

16h10 – Cédric Jubillar explique : — « J’espérais qu’elle soit partie faire un tour et qu’elle revienne. » Il est interrogé sur le fait d’avoir dit à son fils Louis que sa mère était perdue dans un bois : — « Vous souligniez que vous préfériez qu’il ait cette image-là ? » — « Oui, je préférais qu’il l’imagine vivante, perdue dans la forêt, plutôt que morte ou kidnappée. » La présidente demande alors : — « Donc vous l’imaginiez déjà morte le 23 décembre ? » — « Oui, c’était probable, oui », admet l’accusé.

16h00 – La présidente diffuse les enregistrements des appels passés par Cédric Jubillar aux gendarmes dans la nuit du 15 au 16 décembre. On entend l’accusé, visiblement affolé, expliquer qu’il ne retrouve pas sa femme à la maison. Il précise rapidement être en instance de divorce, mais souligne qu’elle est censée être présente : — « Les chiens étaient dehors et normalement elle devait les rentrer. » Le gendarme lui demande : — « Vous n’avez pas trouvé de lettre ou quoi que ce soit ? » — « Si il y avait une lettre, je ne vous aurais pas appelé… il n’y a rien, là je suis en panique ! », répond Cédric Jubillar au gendarme. La présidente expliquera par la suite que Cédric a tenté d’appeler Delphine plus de 180 fois dans la nuit, en attendant l’arrivée des gendarmes.

15h45 – Me Decaune, avocat du frère de Delphine, interroge Cédric Jubillar sur le dernier repas partagé avec son épouse :
— « Pouvez-vous nous décrire la table ou le plan où vous avez pris ce repas ? » — « Il y avait des magazines et peut-être une bouteille de SodaStream vide », répond l’accusé. Il poursuit sur le comportement des chiens après la disparition :
— « Ils sont revenus, ont-ils gratté, pleuré, etc. ? » — « Non. » — « Et cela ne vous a pas étonné ? » — « Non, ils n’ont jamais gratté à la porte. » Me Decaune insiste : « Delphine est la grande absente, mais il ne faut pas qu’elle soit absente de nos débats. » Il évoque ensuite la possibilité d’une disparition volontaire : — « Vous avez dit “j’espère que non” quand on vous a demandé si vous croyiez à une disparition volontaire. Vous ne croyez pas qu’elle est morte ? » — « À force, si… mais j’espère qu’elle est toujours vivante.

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15h 04 – Me Boguet, avocat des enfants, interroge Cédric Jubillar et critique certaines de ses réponses. Il met en lumière des incohérences sur la temporalité de la mise en mode avion du téléphone de l’accusé et restitue la soirée de Delphine : l’envoi d’un message de bonne nuit à Donat‑Jean Maquet, puis l’envoi d’une photo à ce dernier. La tension monte alors entre les avocats :— « J’aimerais que vous laissiez répondre votre client. Vous êtes aussi tendus que lui, et c’est nous qui faisons des erreurs alors que vous savez tout, j’ai bien compris », s’emporte Me Boguet.

Cédric Jubillar continue de clamer son innocence face aux sous-entendus de Me Boguet concernant l’absence de traces de Delphine laissées par les chiens :
— « Delphine n’est jamais sortie de la maison. »
— « Vous sous-entendez que je l’ai tuée, et ce n’est pas vrai », ajoute-t-il.

14h35 – L’avocat des cousins de Delphine Me Battick interroge Cédric Jubillar :
— « Soit vous avez tué votre femme et vous consommez du contenu pornographique le 16 décembre, soit vous êtes innocent, triste et inquiet, et vous consommez du contenu pornographique. Qu’en pensez-vous ? » — « Je n’en pense rien », répond l’accusé. L’avocat poursuit :
— « Vous dites ne pas savoir si Delphine portait ses lunettes ou ses lentilles. Vous vivez ensemble depuis combien de temps déjà ? » — « Quinze ans. » — « Vous êtes droitier ou gaucher ? » — « Droitier. » — « Si vous deviez faire une clé de bras à quelqu’un, avec quel bras le feriez-vous ? » — « Avec le bras droit, par la logique des choses. »

14h25 – Face à l’avocat général, Cédric Jubillar multiplie les « je ne sais pas » et « je ne me souviens plus ». Interrogé sur le comportement de Delphine dans les jours précédant sa disparition — achats de Noël, passage à la banque —, il dit ne pas savoir si elle envisageait de partir. Sur la relation extraconjugale de son épouse, et sur le fait qu’elle passait du temps sur son téléphone portable, il relativise : « Je le faisais moi aussi. » Questionné sur la promenade des chiens, il assure ne plus se souvenir de l’heure et justifie ses contradictions par la pression de l’enquête : « On me pousse à dire des choses. » Ce à quoi l’avocat général répond, ironique : « Je pense que je suis trop gentil avec vous. »

14h16- Invité à s’exprimer sur la disparition de Delphine, Cédric Jubillar affirme ne disposer « d’aucune explication » et dit souhaiter en avoir une « pour [ses] enfants ». Il exclut la thèse du suicide et se montre incertain quant à une disparition volontaire : « Je n’en ai aucune idée, et je ne l’espère pas. »

14h14 – La présidente lit le rapport du médecin légiste, qui mentionne deux lésions sur le bras droit et une sur le dos de Cédric Jubillar. La tension monte entre les avocats : la défense soutient qu’il s’agit de cicatrices anciennes et propose que l’accusé les montre à la cour. La présidente s’y oppose fermement et refuse que Cédric Jubillar se déshabille.

14h10 – Interrogé sur le témoignage de son fils, qui dit l’avoir entendu se lever dans la nuit, Cédric Jubillar conteste : il assure être resté couché et avance que l’enfant a pu confondre les soirs, évoquant « plusieurs disputes » survenues à cette époque.

14h05 – La présidente évoque les habitudes numériques de Cédric Jubillar. L’accusé reconnaît consulter régulièrement des sites pornographiques, mais nie l’avoir fait le 15 décembre 2020, expliquant qu’il était « épuisé » après avoir posé du parquet toute la journée. La magistrate lui fait remarquer qu’il s’était pourtant connecté à ces sites les jours précédents et suivants. « Vous deviez être fatigué le 16 aussi ? » lance-t-elle. « Non, pas du tout », répond-il.

13h59 – Interrogé sur les habitudes du coucher, Cédric Jubillar explique dormir la plupart du temps nu, parfois en pyjama. Il dit ne plus se souvenir de la tenue de Delphine ce soir-là. Évoquant le « câlin du soir », il précise qu’il s’agissait d’un rituel quotidien, sans échange particulier : « Delphine est restée dix minutes, Louis cinq. »

13h50 – Interrogé sur le déroulé de la soirée, Cédric Jubillar indique s’être douché vers 22 heures pendant une vingtaine de minutes. Il raconte que son fils Louis et son épouse Delphine sont ensuite venus lui dire bonne nuit, avant qu’il ne se retrouve seul dans sa chambre aux alentours de 22h45.

13h40 – À la barre, Cédric Jubillar affirme être sorti vers 21h30 pour promener les chiens, avant d’avoir demandé à son épouse de les sortir à son tour. La présidente rappelle qu’une voisine a confirmé avoir aperçu l’accusé entre 21h30 et 22h dehors avec ses chiens.

13h35 – « Lorsque je suis rentré du travail, Delphine était sur son portable, les enfants jouaient avec les legos, j’ai commencé à jouer avec les petits, j’ai fait des pâtes et des cordons bleus, parce que Louis me l’avait demandé. Delphine en sortant la douche avait décidé de se faire une soupe », Cédric Jubillar.

13h30- La présidente et les jurés entre dans la salle, l’audience est ouverte

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OLIVIA RUIZ

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