Pyrénées FM
En direct
Pyrénées FM
La radio des Vallées

Aveux de meurtre, délinquants sexuels identifiés, amant : « des pistes balayées »dénonce la défense.

"J’ai bien tué Delphine" : les avocats de Cédric Jubillar pointent du doigts des pistes non explorées.

La tension est montée d’un cran dans la salle d’audience, hier mercredi 24 septembre, lors du troisième jour d’audience. Lors de l’audition du directeur d’enquête, la défense a pointé du doigt ce qu’elle considère comme des failles majeures dans la procédure. À plusieurs reprises, les avocats ont interpellé de manière véhémente, le directeur d’enquête.

Cédric et Delphine en accord sur un divorce à l’amiable

Cédric Jubillar – photo S. Leborne

Écoutes « triées sur le volet », suspects rapidement écartés, proximité jugée trop étroite entre l’enquêteur principal et l’amant de Delphine Jubillar : autant de griefs soulevés par la défense, qui entend démontrer que l’enquête aurait été orientée dès le départ.

« Confirmez-vous que, dans ce dossier de 15 000 pages, de nombreux éléments proviennent de la Plate-forme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ) et ont fait l’objet d’une sélection ? » interroge Me Emmanuelle Franck, avocat de Cédric Jubillar. « Autrement dit, toutes les écoutes téléphoniques n’ont pas été transcrites. ».

L’avocat souhaite également revenir sur la notion « d’acceptation du divorce » par Cédric Jubillar. « Plusieurs éléments montrent que Cédric Jubillar a consulté un avocat dès octobre 2020. Pouvez-vous le confirmer ? Vous n’avez pas contacté son avocat, mais celui de Delphine qui vous a d’ailleurs indiqué qu’ils avaient choisi un divorce à l’amiable avec une garde alternée. Pourtant, cela n’apparaît pas dans vos conclusions. »

« J’ai bien tué Delphine, j’ai tué une femme et je m’en veux »

Procès Jubillar : familles d’accueil sur familles d’accueil, entre sept et huit joints par jour, l’enfance de Cédric Jubillar cabossée
Photo Stéphanie Leborne

Tout au long de l’intervention des avocats de la défense, on apprendra également que Cédric Jubillar avait tenté d’obtenir un prêt à la consommation pour se remeubler, et qu’une enveloppe – avec l’écriture de Delphine Jubillar – indiquait un pseudo planning de garde des enfants. Parmi les manquements constatés et condamnés par la défense, le peu d’intérêt apporté à l’amant et la femme de celui ci, qui officialiseront leur séparation le 15 décembre 2020 – dernier jour ou Delphine sera vue vivante.

Des pistes non exploitées

Les avocats mettront en exergue des pistes que, selon eux, les enquêteurs n’ont pas suffisamment explorées, notamment trois individus inscrits au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) et localisés autour de Cagnac-les-Mines. « Sur 288 ,vous en interrogez 65 ? », martèle Me Alexandre Martin.l

L’un d’eux aurait même avoué par SMS avoir tué Delphine Jubillar : “A.C, cet autre homme, était dans la soirée à Cagnac-les-Mines, mais selon vous, c’est normal parce qu’il est ambulancier et va s’accuser d’avoir tué Delphine Jubillar dans un SMS. ‘J’ai bien tué Delphine, j’ai tué une femme et je m’en veux, je l’ai enterrée dans un chemin de traverse’… Et jamais cette personne n’a été mise en garde à vue. Vous vous rendez compte ? », s’insurge Me Emmanuelle Franck.

L’amant trop rapidement écarté

Les avocats mettront en exergue des pistes que, selon eux, les enquêteurs n’ont pas suffisamment explorées

La défense s’est également penchée sur la proximité entre le major Bernard Lorvellec et Jean Donat, l’amant de Delphine. Selon les avocats, celui-ci aurait été rapidement écarté des investigations, malgré certaines zones d’ombre : une autre maîtresse et un penchant pour un site sadomasochiste, via une application dénichée sur le darknet.

Le major Lorvellec aurait selon la défense adopté un ton familier avec Donat Jean et ne se serait pas intéressé à son téléphone portable, allant jusqu’à exprimer ses convictions personnelles :

« C’est à 90 % Jubillar qui l’a tuée, mais il reste 10 % (…). Il a un cul bordé de nouilles. »

Les avocats affirment également que l’enquêteur serait intervenu à plusieurs reprises pour faire barrage entre Jean Donat et un journaliste du Parisien, : « C’est lui qui m’a bridé par rapport aux journalistes, le parisien s’est fait couper l’herbe sous le pied », a alors écrit Donat Jean à sa maitresse.

Des éléments qui mettent à mal le dossier, qui vont être développés lors des prochaines auditions.

Partager cet article
Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Pyrénées FM
En direct

La radio des Vallées

Pyrénées FM