Coup de théâtre dans l’affaire Jubillar ! Ce mercredi matin, un témoin est venu déposer à la barre. Jérôme V, responsable adjoint dans une entreprise agro-alimentaire, raconte son trajet du 16 décembre 2020, jour de la disparition de Delphine Jubillar. Il est 6 heures, couvre-feu en vigueur, personne ne devrait circuler, sauf les travailleurs. Sur la route de Cagnac — plus précisément le chemin du Pignier — il aperçoit une Peugeot sombre, 207 ou 308, plafonnier allumé, engagée dans un chemin boisé.
Soudain, un homme traverse rapidement devant son véhicule. Jérôme V. insiste : en vingt ans de trajets, il n’a quasiment jamais croisé de voitures là-bas. Et les avocats de la défense rappellent : à cette heure précise, Cédric Jubillar se trouve chez lui, en présence des gendarmes. »

On m’a dit : “non monsieur, vous faites fausse route”, puis on m’a recontacté
« Le matin du 16 décembre, en arrivant au travail, je commençais à 6h. Parti de chez moi à 5h30, j’ai remarqué une voiture dont l’habitacle était allumé. « Je suis formel, c’était une Peugeot 207 ou 308, un petit modèle, bleu ou noir. » Cela fait vingt ans que j’ emprunte cette route et, en tout ce temps, j’ai dû croiser à peine une dizaine de voitures. Normalement, personne ne passe par là, et nous étions alors en période de couvre-feu.«
L’homme apprend alors la disparition de Delphine Jubillar, il fait le rapprochement, et contacte la gendarmerie. Au départ, « on m’a dit : “non monsieur, vous faites fausse route” ». Mais par la suite, ils m’ont rappelé et j’ai finalement été entendu le 30 décembre, soit treize jours après. Une de mes collègues, qui arrivait après moi ce matin-là, a d’ailleurs confirmé avoir vu cette même voiture.«
Une silhouette, avec une doudoune beige qui marche au bord de la route…
Autre témoignage ce matin, celui d’Olivier L., chauffeur de taxi de 66 ans, qui circulait également le matin du 16 décembre. Ce mercredi 24 septembre, il raconte à la barre : « J’avais un client à aller chercher à 6h du matin. J’ai aperçu une silhouette portant une doudoune beige, qui descendait vers Gaillac. Il était entre 6h et 6h10 quand je l’ai croisée. Quand les médias ont commencé à parler de cette doudoune beige, j’ai eu un flash et j’ai appelé la gendarmerie. En plus, compte tenu du couvre-feu, il n’y avait absolument personne. C’est pour ça que ça m’a marqué. »
Un élément qui, selon Me Franck, avocate de Cédric Jubillar, a été écarté trop rapidement par les enquêteurs. Elle précise : « Vous n’avez jamais été ré-entendu. Vous avez été auditionné le 24 décembre à 11h20 et, à 11h25, vous étiez sorti. Les enquêteurs ont jugé improbable que ce soit Delphine Jubillar, estimant qu’il aurait fallu cinq heures de marche. Mais on y reviendra. »