Le Premier ministre François Bayrou a joué son va-tout, lundi 8 septembre, en engageant la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale. À l’ordre du jour : un vote de confiance décisif sur la trajectoire budgétaire et l’effort demandé aux Français pour réduire le déficit public.
« Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel »
« Le gouvernement propose au Pays un plan de désendettement, pour que la France échappe en peu d’années, à l’inexorable marée de dettes qui la submerge, a lance François Bayrou. En quatre années, ce n’est pas que nous n’aurons plus de dette, mais notre dette n’augmentera plus, et voilà le plan : atteindre en 2029 le seuil de 3% des déficits publics annuel, seuil à partir du quel la dette n’augmente plus(…)Messieurs et Mesdames les députés, vous avez le pouvoir d’effacer le gouvernenement mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel, le réel demeurera inexorable les dépenses continueront d’augmenter plus en core, et le poids de la dette déjà insupportable, sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher « .
À 18h58, les députés lui refusent la confiance
Cette tentative s’est vite muée en pari manqué. À 18h58, le gouvernement de François Bayrou est renversé : avec 364 voix contre 194, les députés lui refusent la confiance. Depuis la tribune, la présidente de l’Assemblée nationale vient d’annoncer le verdict du vote. François Bayrou échoue à réunir la majorité des suffrages. Un revers brutal, qui entraîne aussitôt la chute de l’exécutif. Il doit désormais remettre la démission de son gouvernement au président de la République, conformément à l’article 50 de la Constitution.
La fin de François Bayrou à Matignon ouvre une période d’incertitude politique. Le chef de l’État doit rapidement décider s’il tente de former une nouvelle coalition, convoquer de nouvelles élections législatives ou chercher un profil plus consensuel pour diriger l’exécutif.
Pour François Bayrou, cette sortie marque l’épilogue d’un mandat bref mais intense, dominé par la crise des finances publiques et les tensions parlementaires. Ses partisans saluent son « courage politique », tandis que ses adversaires pointent une stratégie « kamikaze » qui a précipité la fin de son gouvernement.