La sécheresse estivale s’aggrave en Ariège, annonce la préfecture de l’Ariège. Face à la baisse inquiétante des débits sur plusieurs rivières du département, le préfet a annoncé de nouvelles mesures de restriction de l’usage de l’eau, dont certaines atteignent désormais le niveau « crise ». En première ligne : les bassins versants de l’Arize, du Salat et du Volp.
Des mesures applicables jusqu’au 31 octobre
« Les nappes phréatiques faisant l’objet d’un suivi présentent des niveaux inférieurs aux valeurs moyennes et les conditions d’écoulement restent dégradées sur plusieurs sources. Les débits de l’Ariège, du Volp et du Salat notamment sont en forte baisse depuis ces derniers jours. Sur l’Hers-Vif réalimenté et depuis le 1er juillet, la retenue de Montbel assure le maintien d’un débit minimum à Calmont ainsi que la compensation des prélèvements dans ce cours d’eau et sa nappe pour l’irrigation agricole. », souligne la préfecture de l’Ariège.
Face à l’aggravation de la situation hydrologique, le préfet de l’Ariège a convoqué, le mardi 5 août, le comité de suivi opérationnel de l’étiage. À l’issue de cette réunion, plusieurs décisions ont été prises par arrêté préfectoral :
- Maintien en vigilance des bassins versants de l’Hers-Vif, de l’Ariège aval, du Sios, du Douctouyre, du Touyre, du Salat, ainsi que des nappes déconnectées de l’Hers-Vif et de l’Ariège ;
- Passage en alerte du bassin du Countirou ;
- Renforcement de l’alerte pour les affluents de la Lèze, ainsi que pour l’Ariège amont et aval, désormais placés en alerte renforcée ;
- Maintien de l’alerte renforcée sur l’Aude amont (secteur du Donezan), en coordination avec le préfet de l’Aude ;
- Classement en crise de l’Arize non réalimentée et du Volp, selon les cartes annexées à l’arrêté préfectoral (annexe 1A) ;
- Extension du niveau de crise aux bassins versants du Salat et du Volp, en cohérence avec les mesures prises en Haute-Garonne.
Ces mesures entreront en vigueur le lundi 11 août 2025 et resteront applicables jusqu’au 31 octobre 2025, sauf nouvel arrêté venant les modifier ou les lever.
Un appel à la responsabilité collective
Le préfet appelle l’ensemble de la population à adopter des comportements écoresponsables pour limiter la consommation d’eau. Même les zones seulement placées en vigilance sont invitées à réduire leur usage, car la situation pourrait encore évoluer en fonction des conditions météo.
Des contrôles renforcés seront menés par la direction départementale des territoires et l’Office français de la biodiversité. Des amendes allant jusqu’à 1 500 € pour les particuliers et 7 500 € pour les personnes morales sont prévues en cas de non-respect.
- Mesures en vigueur : ariege.gouv.fr
- Suivi de la sécheresse en temps réel : vigieau.gouv.fr
Niveau : Alerte renforcée
Ce niveau entraîne une série d’interdictions visant à préserver les ressources hydriques, notamment en période de tension :
Interdictions générales :
- Remplissage des piscines privées
- Lavage des voitures
- Nettoyage des façades, trottoirs, voiries
- Fonctionnement des fontaines en circuit ouvert
- Arrosage des pelouses, jardins d’agrément et espaces verts
Restrictions partielles :
- Arrosage des potagers autorisé uniquement :
- de 4h00 à 8h00
- de 20h00 à minuit
- Arrosage des espaces sportifs (stades) :
- Interdiction totale via le réseau d’eau potable
- Autorisé seulement les nuits du lundi au mardi et du jeudi au vendredi, entre 20h00 et 8h00, dans les autres cas
Niveau : Crise
Le niveau de crise est le plus sévère. Il limite les usages à ceux strictement prioritaires :
Usages permis sous conditions :
- Eau potable
- Abreuvement des animaux
- Santé publique et sécurité publique
- Arrosage des cultures en maraîchage, sous conditions strictes
- Arrosage des potagers, uniquement :
- de 20h00 à minuit
- de 4h00 à 8h00
Interdictions implicites :
Tous les usages non prioritaires (arrosage de pelouses, lavages, remplissages non essentiels, irrigation générale) sont suspendus.
Contrôles et sanctions
« Ces restrictions feront l’objet de contrôles de la direction départementale des territoires et de l’Office français de la biodiversité. En cas de non-respect […], des contraventions pourront être dressées dont le montant peut atteindre 1 500 € pour un particulier et 7 500 € pour une personne morale. »
Ces mesures sont en vigueur à partir du lundi 11 août 2025, jusqu’au 31 octobre 2025, sauf modification par arrêté préfectoral