Répondre à l’urgence climatique, clarifier l’action publique et préparer l’avenir des vallées : en Ariège, les enjeux sont cruciaux. « C’est de la survie de nos espaces de montagne dont il s’agit », affirme Christine Téqui, présidente du conseil départemental. Le ton est donné : le Syndicat des Montagnes de l’Ariège voit officiellement le jour.
Une nouvelle gouvernance née du compromis
Issue de la fusion de trois syndicats mixtes existants, cette nouvelle entité est l’aboutissement d’un processus entamé dès 2021. Après la saisine du préfet en mai dernier, la Commission Départementale de Coopération Intercommunale (CDCI) a validé à l’unanimité sa création.
« Nous entrons désormais dans une nouvelle phase : l’adoption des statuts, collectivité par collectivité », détaille Christine Téqui. Objectif : structurer le développement du territoire autour de principes clairs – aménagement durable, innovation, cohésion sociale – mais aussi de règles de fonctionnement : « Le compromis doit guider nos actions. Aucun territoire ne décidera seul, une majorité nécessitera l’accord de trois blocs territoriaux. Et chacun contribue uniquement à hauteur de son périmètre. »
Des stations de ski à des stations de montagne
Avec 70 emplois permanents et près de 400 saisonniers, la montagne est un pilier économique du département. Les stations de ski, à elles seules, génèrent près de 70 millions d’euros de retombées économiques chaque année. Mais face au changement climatique, la transformation est impérative.
« Le ski génère entre 12 et 15 millions d’euros ; l’été, seulement 300 000 euros. L’écart est parlant », souligne Christine Téqui. « Aller vers des stations quatre saisons est devenu une nécessité. Il ne s’agit plus seulement d’adapter, mais de réinventer nos modèles. »
Un investissement de 84 millions d’euros pour les 15 prochaines années
Le Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI) prévoit plus de 84 millions d’euros pour accompagner cette mutation sur 15 ans. La gouvernance reposera sur un comité de 25 membres, représentant les cinq parties prenantes : la station de Guzet, la communauté de communes Couserans Pyrénées, la commune d’Ax-les-Thermes, la communauté de communes de la Haute-Ariège et le Pays d’Olmes.
Le financement sera réparti entre les partenaires : 10 millions d’euros du bloc régional (Région Occitanie, Banque des Territoires, Compagnie des Pyrénées), 10 millions du bloc départemental (Conseil départemental, intercommunalités, Ax-les-Thermes), et 64 millions levés par emprunt.
« Face à l’avenir, nous n’avons aucune garantie, mais l’inaction condamnerait nos vallées », prévient Christine Téqui. « C’est autour d’une vision commune d’une montagne vivante, innovante et attractive que nous avons bâti ce projet. »
Une délégation de service public en ligne de mire
La constitution juridique du syndicat est prévue pour l’automne 2025, avec une première délégation de service public (DSP) opérationnelle à l’hiver 2026-2027. Christine Téqui insiste : « Si la Savasem souhaite se positionner, elle le pourra. Mais nous serons transparents : la DSP sera ouverte à tous. Tous les candidats seront les bienvenus. Que le meilleur gagne. »