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Une gravière jugée pour la destruction d’un nid de guêpier d’Europe lors de travaux.

Une gravière jugée pour la destruction d’un nid de guêpier d’Europe lors de travaux
©illustration Guêpier d'Europe

À Roumengoux, en Ariège, la destruction d’un nid de guêpier d’Europe, une espèce protégée, a conduit Romain Chrétien, 28 ans, devant le tribunal correctionnel de Foix, ce jeudi 19 juin. Une affaire qui soulève des questions sur la cohabitation entre activité économique et protection de la biodiversité.

Des travaux en pleine période de reproduction

En juillet 2023, la société Rescanières, dirigée par Romain Chrétien, ingénieur géologue, a repris des travaux de décapage sur une gravière (installée depuis les années 1970, et aujourd’hui propriété du groupe Eurovia). Ces opérations ont eu lieu pendant la période de reproduction d’espèces protégées, pourtant exclue de l’autorisation préfectorale.

Selon le dirigeant, ces travaux visaient à faire face à une situation critique, après des mois de retard liés à des intempéries et un manque de personnel. « Nous n’avions plus de matière première », a-t-il justifié à la barre. L’entreprise, qui emploie 7 salariés, fournit des matériaux aux secteurs locaux du bâtiment.

Un seul nid, mais un débat juridique

Le 29 juillet 2023, l’association Nature en Occitanie signale à l’Office français de la biodiversité (OFB) la destruction de plusieurs nids. L’inspection menée deux jours plus tard confirme la présence de nids sur le site, dont un partiellement détruit avec des restes d’œufs au sol.

À l’audience, Romain Chrétien a reconnu la destruction accidentelle d’un seul nid, mais insiste sur les mesures prises en amont : comptage des nids, plan de localisation, briefings quotidiens avec les ouvriers, et collaboration avec un écologue.

Son avocate, Me Laura Gazzarin, plaide la relaxe et insiste sur la bonne foi de son client :

« Un seul nid a été détruit, et des coquilles d’œufs retrouvées au sol peuvent laisser à penser que les oisillons avaient déjà quitté les lieux. (…). Depuis l’incident, la population de guêpiers n’a pas diminué, bien au contraire. On est passés de 40 à 100 nids. Le site favorise l’accueil de la biodiversité. »

15 000 € demandés, verdict en juillet

Les associations France Nature Environnement, Nature en Occitanie et le Comité écologique ariégeois réclament un total de 15 000 € de dommages et intérêts.

« En 18 ans, plus de 68 % de la population de guêpiers a disparu », a rappelé leur avocate, Me Chaboussou, soulignant que « la violation d’une règle environnementale constitue déjà un préjudice moral ».

Le ministère public estime que l’infraction est caractérisée et requiert une amende de 10 000 € contre la société Rescanières. Le jugement sera rendu le 3 juillet 2025 à 8h30 au tribunal de Foix.

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