Ce lundi 26 mai, le parquet de Foix a officiellement présenté Ulyne, un labrador de deux ans au rôle bien particulier : elle devient le premier chien d’assistance judiciaire du département de l’Ariège, rejoignant ainsi les 31 autres chiens déjà en activité sur le territoire national.
Un soutien émotionnel décisif pour les victimes
Formée pour accompagner les victimes dans le cadre de procédures judiciaires, Ulyne intervient comme médiatrice animale. Son rôle ? Apporter un soutien émotionnel précieux lors des auditions ou entretiens judiciaires.
Une méthode qui porte ses fruits, comme le souligne le procureur de la République, Olivier Mouysset :
« Le taux de témoignages grimpe à 84 % en présence d’un chien d’assistance, contre seulement 34 % sans. »
Une méthode venue des États-Unis
« Les Américains se sont demandé quelle valeur ajoutée pouvait représenter la présence d’un chien dans un tribunal pour offrir un soutien moral aux victimes »,
explique Caroline Gautier, attachée de justice et l’une des référentes d’Ulyne.
C’est de cette réflexion qu’est née la Courthouse Dog Foundation, aux États-Unis, qui a depuis formé 250 chiens d’assistance judiciaire, suite à des recherches démontrant les effets bénéfiques de leur présence auprès des victimes.
Trois demi-journées par semaine au service de la justice
Ulyne interviendra trois demi-journées par semaine, aux côtés des magistrats et travailleurs sociaux. Sa présence au tribunal de Foix est le fruit d’un projet de deux ans, porté par le parquet et concrétisé grâce à une convention tripartite entre :
- le ministère de la Justice
- l’association France Victimes
- l’organisation Handi’Chiens
Face à un engouement croissant des juridictions pour cette démarche innovante, une convention nationale a également été signée avec la SPA, encadrant les conditions d’accueil de ces chiens en tribunal, ainsi que le financement de leur formation, estimé à 18 000 euros par animal.
« Quelque chose se passe chez la victime »
Si Ulyne ne commencera officiellement ses interventions que le 6 juin, sa présence est déjà ressentie au sein du tribunal de Foix.
« Son arrivée a été très bien accueillie par l’ensemble du personnel »,
souligne Olivier Mouysset.
« Je n’ai encore jamais vu un chien d’assistance judiciaire à l’œuvre, mais les retours de mes collègues sont unanimes : c’est bluffant. Il se passe quelque chose chez la victime, un déclic, qui lui donne la force et la confiance de s’exprimer. »
Une trentaine d’interventions par an
En moyenne, un chien d’assistance judiciaire effectue une trentaine d’interventions par an. Ce chiffre, apparemment modeste, est loin d’être insignifiant pour le magistrat :
« Trente affaires, cela peut sembler peu. Mais si, ne serait-ce que dans l’une d’elles, la parole d’une victime permet de condamner un auteur qui, sans cette aide, serait passé entre les mailles du filet, alors c’est une victoire. »
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