Le 19 mai dernier, le Conseil Départemental de l’Ariège a entériné un projet majeur pour l’avenir de ses stations de ski : la création d’un syndicat mixte départemental regroupant les trois syndicats existants et la commune d’Ax-les-Thermes. Un tournant stratégique pour répondre aux défis économiques, climatiques et sociaux qui bouleversent l’économie de la montagne.
« L’avenir des stations de ski de l’Ariège, comme celles des autres territoires, doit être interrogé tant sur le plan économique, juridique, financier qu’environnemental », rappelle le conseil départemental de l’Ariège. Dans un contexte de changement climatique accéléré et de pression budgétaire, l’objectif est clair : repenser le modèle « tout ski » au profit d’un véritable écosystème montagnard à l’année.
« Un budget de fonctionnement estimé à 3 millions d’euros »
Fruit de plusieurs mois de concertation, le nouveau syndicat mixte se donne pour mission de « gérer les stations à l’échelle départementale, piloter les investissements de modernisation, développer un tourisme 4 saisons, [et] garantir la durabilité économique et environnementale des équipements ». En clair, mutualiser les efforts pour mieux affronter les mutations.
Avec un budget de fonctionnement estimé à 3 millions d’euros de subventions par an et des recettes de remontées mécaniques avoisinant les 12 millions d’euros, le syndicat s’appuie sur un modèle financier « assurant une continuité de l’engagement financier, tout en garantissant une gouvernance équitable entre les membres ». Chaque collectivité reste responsable des déficits passés, mais s’engage aussi à contribuer à l’équilibre futur.
« 70 millions d’euros de retombées économiques chaque année »
Les stations d’Ariège, ce sont 70 millions d’euros de retombées économiques chaque année, plus d’un milliard sur 15 ans. « Génératrices d’activités économiques, d’emplois directs et indirects, les stations de ski sont des équipements essentiels de l’économie départementale », rappelle le CD09. Mais elles sont aussi la clef de voûte de l’aménagement des vallées, de la vie scolaire aux commerces.
Pourtant, la Cour Régionale des Comptes met la pression : le respect de l’équilibre budgétaire devient une obligation, alors que les subventions d’équilibre sont appelées à décroître. Et avec un enneigement de plus en plus aléatoire, la diversification devient une urgence.
Vers une montagne quatre saisons
L’étude départementale pilotée depuis 2021 pose les bases : un plan d’investissement de 78 millions d’euros sur 15 ans, des stations complémentaires, un marketing repensé, une rénovation de l’immobilier de loisirs et surtout, la montée en puissance d’une offre touristique élargie : randonnée, VTT, bien-être, culture… toute l’année.
« Définir une feuille de route des investissements à 15 ans, […] mettre en cohérence les projets sur le territoire, créer une structure unique de dynamique collective » : autant de préconisations désormais traduites dans les statuts du syndicat. Objectif : sauver les stations, mais surtout les réinventer.
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