« Mais que fait la police ? » : À Pau, les commerçants retirent leurs enseignes après de nouvelles disparitions de lettres ‘U’

Depuis au moins trois ans, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), un mystérieux voleur s’empare des lettres « U » des enseignes lumineuses des commerces du centre-ville. La mésaventure, d’abord vécue comme une mauvaise blague, s’apparente désormais à un cauchemar pour les commerçants. Face à de nouveaux vols, certains retirent même leurs enseignes de leurs devantures. L’auteur des faits n’a toujours pas été identifié.

Ce qui avait tout d’une blague potache agace désormais très sérieusement commerçants et élus. Depuis plusieurs années, des boutiques du centre-ville de Pau sont régulièrement victimes d’un phénomène insolite : des lettres lumineuses, à chaque fois la lettre « U », disparaissent de leurs enseignes pendant la nuit.

L’affaire a d’abord amusé sur les réseaux sociaux (l’enseigne Coopérative U ayant même profité du buzz généré avec un montage photo), certains commerçants allant jusqu’à ironiser sur leur mésaventure.

Des railleries suivies par la presse locale et par les internautes, certains allants parfois jusqu’à commenter cette actualité en veillant à retirer chaque « u » de leurs messages. Mais depuis quelques jours, la disparition des lettres « U » prend une tournure plus préoccupante. Le week-end dernier (17-18 mai 2025), de nouveaux vols ont été signalés, cette fois sur d’autres lettres que le seul « U ». Or, la plaisanterie coûte cher : chaque caractère volé représente plusieurs centaines d’euros de frais de remplacement.

Des façades laissées vierges

Face à la répétition des faits, deux boutiques ont décidé de retirer entièrement leur enseigne lumineuse pour éviter d’être à nouveau ciblées. Résultat : leurs façades sont désormais vides. La boutique « Bulle » s’affiche désormais simplement comme « Lingerie ». Même résultat avec le « Studio 6+4 » qui a fait disparaître toute inscription, donnant à voir une devanture sans identité visuelle. Exaspéré, le gérant du studio photographique s’est exprimé dimanche 18 mai sur Facebook : « Mais que fait la police ? Les caméras achetées chez Gifi permettent de reconnaître la silouette mais pas le visage à cause de leur mauvaise résolution ! C’est dingue ! Un service que nous Palois payons cher ! »

Du côté de la mairie, l’exaspération se fait sentir. « Ce n’est pas un jeu, il faut que les gens reprennent leurs esprits », a réagi dimanche Thibault Chenevière, adjoint au commerce, auprès de La République des Pyrénées. À ce jour, l’enquête n’a pas permis d’identifier les auteurs des vols. Les dernières images de vidéosurveillance doivent sans doute être épluchées de très près… Les investigations se poursuivent.