Malgré une baisse nationale de la mortalité routière, la sécurité sur les routes reste un enjeu majeur de santé publique. Selon les chiffres de l’ONISR, 203 personnes ont perdu la vie en janvier 2025, contre 245 en 2024. Mais localement, le constat reste préoccupant : en Ariège, 44 accidents ont été recensés entre le 1er janvier et le 30 avril 2025, causant 61 blessés et 3 décès, confirme, Delphine Lemaire, sous-préfète et directrice de cabinet du préfet de l’Ariège.
Parmi les causes identifiées : distraction au volant, alcool, stupéfiants, malaises, mais aussi, la conduite en lien avec l’activité professionnelle, responsable de 15 % des accidents.
Les entreprises ariégeoises s’engagent
Dans le cadre des Journées de la sécurité routière au travail (du 12 au 16 mai), Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, était en déplacement à Mérens-les-Vals ce mercredi 14 mai. Après avoir visité l’usine Eau Neuve, Florence Guillaume a assisté à la signature d’une charte d’engagement par 15 entreprises et collectivités locales. Cette charte, intitulée « Les 7 engagements pour une route plus sûre », vise à réduire les risques liés aux trajets professionnels. Pour la déléguée interministérielle, l’enjeu est clair :
« Le premier besoin, c’est de prendre conscience qu’il y a besoin d’agir. Non, les accidents de la route ne sont pas une fatalité. Et oui, on peut agir. Je félicite les entreprises ariégeoises pour leur engagement – ce n’est pas encore le cas partout. »

Rémi Dutrenois, RH chez Sage Automotive à Laroque-d’Olmes, insiste : « Signer cette charte, c’est affirmer une mission de service public. Depuis deux ans, nous organisons des ateliers de sensibilisation et de formation, avec des résultats concrets sur la prévention des risques. »
RN20 : saturation et appel au ferroutage
Le déplacement a également mis en lumière un sujet local crucial : la saturation de la RN20. Le maire de Mérens-les-Vals, Jean-Pierre Sicre, a interpellé la déléguée interministérielle sur la nécessité d’un transfert modal : « Transporter les bouteilles d’eau par rail est une évidence. Cela permettrait de désengorger la RN20, de réduire les accidents, et de répondre à nos objectifs environnementaux. »
Une étude sur le ferroutage, soutenue par Alain Naudy, président de la Communauté de communes de Haute-Ariège, appuyée par le préfet Simon Bertoux, a été lancée. Un autre projet « au stade embryonnaire », souligne l’élu, prévoit également la création d’une zone économique interconnectée avec l’Andorre et l’Espagne : « C’est une opportunité unique, reprend Jean-Pierre Sicre, la voie ferrée existe. Une plateforme logistique permettrait une mutualisation des flux. Nous comptons sur votre soutien. »
Florence Guillaume a salué l’initiative : « Cette route, on m’en a beaucoup parlé. C’est un axe structurant et accidentogène. Nous continuerons à mobiliser les services pour enrayer cette tendance. »
Le Club de la sécurité routière ariégeois, un acteur clé

Créé en 2019 avec le soutien de l’ancienne préfète, le Club de la sécurité routière des entreprises ariégeoises regroupe 15 structures engagées. Josiane Gouzé-Fauré, présidente de l’Union patronale Ariège Pyrénées, rappelle les fondements :
« Ce club est né d’une volonté concrète d’agir. La charte repose sur 7 piliers : sobriété au volant, ceinture, respect des vitesses, pauses, équipement adapté, formation et zéro téléphone en conduisant. »
Les signataires incluent : le Département de l’Ariège, Eau Neuve, ECF, Enedis, Epso, l’Atelier de la Niaque, HLM Ariège, Org’Ens, Mutuelle Prévifrance, Randstad, Sage Automotive, Savasem, le SDIS 09, Transports Subra et l’UPAP.
« Le trajet doit rester un temps de route, pas un moment multitâche. C’est à l’employeur de porter ce message », conclut Florence Guillaume ».